DONAMARIA : “Nous avons tous en nous la clef de notre bonheur.”


Solide et recherché voici probablement deux adjectifs qui décrivent au mieux le premier EP de DONAMARIA. Jeune artiste française originaire de Bordeaux, elle propose depuis quelques semaines “AMNESYA” un EP de 6 pistes sur lequel elle décompose les failles de l’être humain. Entre démon intérieur et problèmes sociétaux, DONAMARIA raconte sur des airs POP et mystiques, des histoires parfois sombres mais toujours prenante. En interview sur The Melting POP, on vous propose de découvrir une artiste qui a tout pour aller très loin. Ces inspirations, les dessous de son projet, Platon et son amour pour Mylène Farmer, DONAMARIA nous raconte tout !

DONAMARIA affronte ses démons intérieurs sur "AMNESYA"
DONAMARIA affronte ses démons intérieurs sur "AMNESYA


Salut DONAMARIA, tu es une artiste indépendante pourtant ton projet est cohérent de bout en bout et très bien construit comment tu fais ? 

J’ai la chance d’être entourée de nombreuses personnes qui croient en moi. Premièrement, mes deux meilleures amies qui sont mes directrices artistiques et deuxièmement mon compagnon qui m’aide à la composition. Derrière DONAMARIA, il y a un vrai travail d’équipe. Ensemble, on veut faire quelque chose de propre, de créatif et d'assumé.

Il y a un concept très humain, très humanisant dans ta musique et dans ton EP. Peux-tu nous parler de ta vision de ton projet ? 

L’idée de cet EP m’est venu durant le premier confinement. Tout est parti d’une réflexion sur l’allégorie de la grotte de Platon. De nos jours, on est tous un peu enfermé dans une caverne. On est nourri de beaucoup de choses pourtant, on a souvent tendance à oublier tout ce qui est impalpable, tout ce qui se dégage de nos expériences de vie. Selon moi, l’humain est amnésique sur le plan de l’histoire commune mais également vis-à-vis de ses propres expériences. Nous avons tous en nous la clef de notre bonheur. Pour ce faire, il faut accepter d’embrasser son passager noir, il faut vivre avec sa noirceur pour aller de l’avant et accéder à des choses plus positives.

On sent également beaucoup de recherches dans ton projet. C’était important pour toi de proposer quelque chose de structuré ? 

Très ! Aussi bien dans les visuels que dans l’écriture, j’ai tenu à ce qu’on aille au fond des choses. Avec mon équipe, on a beaucoup travaillé afin de proposer quelque chose de recherché. Mon meilleur ami durant la création de cet EP c’était Charles Baudelaire par exemple. Pour aller plus loin, sur le titre "Crataegus" qui traite des crises d’angoisse et des terreurs nocturnes, je chante toute la fin de la chanson sur le code morse du SOS. C’était important de travailler mes représentations. 



Tu parles d’acceptation, pourtant ton EP s’intitule “AMNESYA”. N’y-a-t’il pas un contraste entre les deux ? 

Totalement ! Cette opposition m’intéresse énormément. Pour relativiser, pour oublier, il faut d’abord prendre conscience que des choses ne vont pas. Il faut accepter ses démons intérieurs pour s’en défaire. 


 Je n’ai pas du tout honte de la comparaison avec Mylène Farmer


Outre ton EP, tu fais des covers sur Internet. L’une des plus réussies et des plus osées et peut-être “Voyage Voyage” de Desireless. Pourquoi ce choix ? 

Je ne reprends que des chansons qui me parlent. J’ai besoin d’être interpellée par le texte ou par la mélodie. Pour “Voyage Voyage”, le plus difficile était peut-être de conserver l’up-tempo tout en y incorporant mon univers. Au départ, j’avais peur de faire un copier-coller et j’ai été très satisfaite des retours. 


Quelles sont tes inspirations en matière de musique ? 

J’en ai des tonnes ! Tout dépend de mon humeur, de la période et de mes envies. Si je devais citer des gens, je dirais Mylène Farmer, Woodkid, Aurora. J’aime également beaucoup le jazz et les chanteuses de jazz comme Billie Holiday et les grands chanteurs français tels que Michel Legrand. 

J’avais justement fait le parallèle avec Mylène Farmer. Pourtant, lorsqu’une jeune artiste féminine fait de la musique un peu mystique, ça en devient presque réducteur. La comparaison ne te fait pas peur ? 

Pas du tout ! Pour moi, c’est une icône. Il y a un culte du mystère dans sa manière de travailler qui en devient presque fascinant. Après, je pense que ça rassure tout le monde de faire des comparaisons. Je suis la première à en faire (Rires). Personnellement, je pense qu’on me compare à Mylène pour le côté un peu morbide de mes visuels. Cependant, derrière tout mon travail, il y a de la recherche. Je n’ai pas du tout honte de la comparaison avec Mylène Farmer et dès qu’on me le rappelle, je me dis “est-ce qu’elle m’entendra un jour ?” (Rires). 

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