#ITW : JOANE - “J’ai envie de défendre la différence, le non-genre”


Le 22 janvier dernier, l’artiste belge JOANE a publié “Cheveux Longs”, un premier EP inspiré de son parcours et de sa vision du monde. Chanté en français mais inspiré par la POP anglaise, le projet de l’artiste est celui d’un rêveur qui veut abolir les codes du genre. Ni homme, ni femme, il se considère comme un alien mais son discours prouve qu’il est avant tout un passionné. À travers une interview exclusive, JOANE nous parle de sa musique, de son personnage scénique mais également de Charleroi, une ville dont il est fier. Humain et touchant, rencontre avec un artiste ouvert sur le monde et doté d’une vision que beaucoup devrait partager. 

Joane - Cheveux Longs
JOANE by Clotilde Bilette 


Salut JOANE, ton premier EP “Cheveux Longs” est fraîchement sorti. Comment te sens-tu ? 

Je suis super content et surtout heureux d’avoir pu aller au bout de mon projet. La sortie de cet EP, c’est la clôture d’un premier chapitre que j’ai entamé il y presque 3 ans. De plus, le public est réceptif donc ce n’est que du positif. 

Ton travail semble très inspiré par la POP anglo-saxonne (Robyn, Halsey), c’est un univers qui te parle ? 

Robyn et l’album “Honey” m’ont beaucoup inspirés au début de la réalisation de cet EP. Personnellement, je suis fière de faire de la POP assumée. J’ai envie de faire de la musique qui rassemble, de la musique qui s’écoute. 

Ton EP et plus particulièrement le single “Tête Haute” parlent du fait d’assumer sa différence. C’est important pour toi ? 

“Tête Haute” est le premier morceau que j’ai écrit. Au départ, il ne parlait pas de moi. Quand je l’ai écrit, je faisais référence à deux femmes qui m’ont grandement inspirées dans leur manière de s’assumer. Au fur et à mesure, je me suis pourtant rendu compte qu’il parlait aussi de moi. Au fil des expériences, j’ai trouvé mon style, j’ai laissé pousser mes cheveux, j’ai assumé mon style vestimentaire. Derrière mon travail, il y a quelque chose d’assez autobiographique.


Le titre “Cheveux Longs”, c’est un clin d'œil à ton androgynie ? 

Complètement ! Personnellement, j’ai envie de défendre la différence, le non-genre. Pour moi, c’est important de dire aux gens de s’écouter, de s’assumer, surtout quand ce qu’on fait ne blesse personne. Grâce à Joane, je ne me sens ni homme, ni femme. C’est une histoire de cheveux longs, ça part de rien mais aujourd’hui, je ne suis plus semblable aux autres. Avec Joane, je veux créer des libertés. Pour moi, lorsqu’on vit dans un monde qui ne nous correspond pas, il est grand temps d’en créer un. 


On t’a connu dans The Voice, sous ton vrai nom Adrien. J’imagine que JOANE est ta personna artistique ? 

Oui, je pense que j’avais besoin de différencier ma vie personnelle de ma vie artistique et c’est très commun aujourd’hui de créer ce clivage. Pour ma part, Adrien était un prénom trop genré. Avec Joane, j'ai choisi un pseudonyme épicène qui me permet d’être tout, sans jamais devoir choisir. 

Tu es originaire de Charleroi. Aux yeux de beaucoup, et injustement, c'est une ville où là différence pourrait être difficile à vivre. Comment le vis-tu personnellement ? 

Ce qui est beau à Charleroi, c’est qu’il s’agit d’une ville très éclectique. Ici, tout trouve cohérence. Tout le monde se connaît, on joue de nos différences. Aux yeux des autres, on a la ville la plus laide du monde, mais c’est quelque chose qu’on cultive et c’est ce qui fait notre richesse. Charleroi, c’est un peu un reflet de l’être humain. Quand les gens sont différents, on a peur d’aller vers eux mais il faut apprendre à les connaître pour mieux les apprécier. 

Quel souvenir gardes-tu de ton passage dans The Voice ? 

J’en garde un souvenir ultra-positif. Je suis toujours resté fidèle à moi-même, j’ai toujours montré le meilleur de moi-même sur des chansons et des tableaux que j’assumais. The Voice m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui et j’en suis très reconnaissant.


Et l’Eurovision, c’est quelque chose qui te tente ? Ton univers s’y prêterait bien … 

C’est LA grande question (Rires). On me la pose très souvent mais pour tout dire, je ne sais pas… Je sais que j’ai souvent été placé dans les concours parallèles des fans de l’Eurovision. Ce que j’aime dans l’Eurovision, c’est le côté performer. Ce qui me plaît moins, c’est la compétition. Si tu y vas et que tu ne gagnes pas, tout le monde peut vite te tomber dessus, tu passes vite pour un nul, ce n’est pas ma vision des choses.

C’est quoi la suite après cet EP ?

J’ai très envie de le promouvoir. Avec le COVID, ce n’est pas évident et pendant quelque temps, j’ai un peu perdu espoir, je n’avais pas le moral. Personnellement, je ne suis pas un artiste qui peut vivre de ses streams et pour moi, les concerts sont super importants. Dans quelques semaines, j’enregistre un live pour L’Eden et je continue parallèlement les interviews et les capsules afin de faire connaître mon projet. Je fais les choses pas à pas. 

Un mot de la fin ? 

J’aimerais inviter les gens à découvrir ma musique. Pas seulement pour mon travail mais également pour celui de ceux qui m’ont accompagné. Je pense par exemple à Clotilde Biliette la photographe avec qui ont a imaginé les supports physiques de mon EP. En tant qu’artiste émergent, je veux m’entourer d'artistes qui débutent et porter tout cela au grand jour.


JOANE - CHEVEUX LONGS
Le premier EP de JOANE est disponible sur les plateformes de streaming, en téléchargement légal et en physique sur son site Internet joanemusic.com 



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