#ITW : Shadi “Je n’ai aucune limite du moment que je fais ce que j’aime”


Avec deux EP’s sympathiques à son actif, Shadi commence à baliser son chemin vers une carrière qui sans en avoir la prétention pourrait lui permettre de faire son petit effet. Dotée d’une voix lyrique bluffante qu’elle traîne parfois sur des productions plus urbaines avec un flow tout aussi surprenant, elle est cette femme-enfant qui raconte ses rêves, ses cauchemars mais aussi ses peurs et ses espoirs. Énigmatique, l’artiste présente actuellement son nouveau clip “Bus de Nuit” alors qu’elle travaille sur son 3e EP. Rencontre avec une jeune chanteuse qui nous a rappelé SLON ou encore La Féline.


Ines Shadi


Salut Shadi. Tu as déjà sorti deux EP pourtant, on te connaît encore très peu. Tu peux nous parler de toi ? 

Salut ! Je m’appelle Inès Shadi, j’ai 24 ans, je suis originaire de Paris, et cela fait à peu près deux ans que j’écris et compose mes chansons ! J’ai commencé à un moment où j’avais besoin de découvrir de nouvelles choses et de prendre des risques. Je suis allée, grâce à des rencontres, vers un monde dont j’étais peu familière. Puis, j’ai cru de plus en plus en ce projet, j’y ai pris goût, et aujourd’hui je lui donne vraiment une grande importance… 

La première chose qui surprend lorsqu'on t'écoute, c'est ta voix. Très fine, presque lyrique. Quand t'es-tu rendu compte que tu avais cette voix et que tu voulais chanter ? 

En fait, je suis dans la musique depuis toute petite, et en particulier dans le milieu du classique ! J’ai commencé le piano très jeune et vers mes 10 ans, j’ai découvert le chant, puis la comédie musicale. Assez tôt mon rêve était de devenir une chanteuse lyrique ! Après mon cursus scolaire, j’ai directement commencé à travailler ma voix lyrique dans un conservatoire. Cette voix est donc le fruit de beaucoup de travail ! J’ai décidé de faire de cette voix légère, un peu atypique une force, et de la mélanger avec des sonorités pop ou même trap. 


Sur ton premier EP, on avait quelques touches urbaines. Un peu de rap. C'est moins le cas sur le dernier. Tu te cherches encore ou tu ne te poses aucune limite ? 

Effectivement, c’est moins le cas sur le dernier car j’avais envie d’explorer beaucoup plus de choses avec ma voix, de lui donner une vraie place. Je pense qu’au tout début, je n’osais pas trop mettre en avant le côté lyrique de peur que cela ne fonctionne pas avec des sons électro. Mais je me suis rendu compte que je prenais bien plus de plaisir à le faire et que cela donnait une vraie identité à ma musique. Maintenant, je l’assume complètement et j’ai même envie d’aller encore plus loin ! Je peux dire désormais que n’ai plus aucune limite du moment que je fais ce que j’aime. 



Lorsqu'on lit tes textes, il y a quelque chose de très poétique, beaucoup de rêverie, une part d'enfance. Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? 

Le thème de l’enfance, et plus particulièrement de l’enfant qu’on garde en nous toute notre vie, est un thème qui me fascine… Si je pouvais parler à l’enfant que j’étais, je lui promettrai de ne jamais abandonner ses rêves. 

Depuis tes débuts, tu gères ton projet en indé. Ce n'est pas compliqué de tout faire seule ?

Le fait de faire beaucoup de choses seule est génial car cela me laisse énormément de liberté. Shadi, c’est mon projet et j’aime me dire que pour l’instant, je le porte entièrement. Même si un jour j’ai l’occasion l’emmener plus loin, je tiens à garder au maximum cette liberté. Aujourd’hui, je ne suis pas totalement seule car je suis entourée de personnes incroyables qui m’aident beaucoup et me soutiennent, comme mon ami Max Latarjet qui a réalisé déjà deux clips pour moi, ou comme mon frère Wolby qui s’est occupé entièrement du mixage et de certains arrangements de mes morceaux. Et puis, je suis en train de faire en ce moment plusieurs collaborations avec d’autres artistes à la prod ou aux arrangements ! 

Et comment vit-on lorsqu'on est indépendant à l'heure où il n'est pas possible de faire de la scène ?

Je ne peux pas dire que cette période soit idéale évidemment…même si j’ai plus de temps pour créer, la scène me manque terriblement ! Mon objectif à partir de 2020 était vraiment de faire des concerts, du coup, c’est un peu raté. Même si c’est une période compliquée pour les artistes indé comme moi, cela a redoublé mon envie de création et mon désir d’offrir de belles choses quand cet enfer sera enfin terminé. J’ai trouvé une robe de scène incroyable qui prend la poussière depuis des mois…j’ai tellement hâte de pouvoir la sortir de son placard !

Tu as été sélectionnée par Julie Zenatti pour faire sa première partie. Ça doit être une fierté. Tu peux nous en parler ? 

Oui ! J’aurais la chance de chanter pour trois de ses dates sur sa tournée 2021 ! J’ai participé à un tremplin organisé par Riffx pendant le deuxième confinement… et Julie Zenatti m’a sélectionné ! Je suis tellement heureuse et surtout, j’ai hâte que cela puisse se réaliser enfin. Si tout se passe bien je chanterai le 11 juin à Enghien-les-Bains, le 19 juin à Lille et le 6 novembre à Pavillons-sous-Bois. 

Tu prépares déjà ton prochain EP. À quoi doit-on s'attendre ? 

Mon prochain EP sera une collaboration avec un autre artiste aux arrangements, Pense. J’ai eu un coup de cœur pour son travail en tant que beatmaker et j’ai eu envie qu’on mêle nos deux univers. Cette fois-ci, il y aura des couleurs plus trap, l’univers sera à la fois sombre et féérique. On est en pleine période de création pour ce projet, qui sortira normalement, avant la fin de l’été 2021. 

Dernière question. Où te vois-tu dans 5 ans ?

Dans 5 ans, je me vois posséder une grande armoire avec plein de robes de scènes bizarres. J’aurai aussi un petit chat sphinx et je lui raconterai comment s’est passé ma tournée en Poitou-Charentes. Si c’est ailleurs, ça me va aussi (Rires). Je me vois super heureuse car je ferai ce qu’il me plaît. 

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