#FreeBritney : quand Black Mirror devient réalité


Depuis quelques années le mouvement #FreeBritney dénonce les dessous de la tutelle forcée de Britney Spears. Silencieuse à ce sujet, l’artiste a laissé durant longtemps naître les pires spéculations à son sujet et aujourd’hui, elle est enfin sortie de son silence pour dénoncer le calvaire de son quotidien. Enfermée dans une prison dorée, Britney Spears est la victime d’un système judiciaire mais aussi une popstar qui a souffert depuis ses débuts de tous les abus. 

#FreeBritney


Prise de parole attendue 

Cela ne vous aura probablement pas échappé... Britney Spears est enfin sortie de son silence pour dénoncer lors d’une audience très attendue, les dessous de sa tutelle. Instaurée en 2008 pour la protéger d’elle-même et de ses addictions mais aussi et surtout pour contrôler son image, son argent et son quotidien, cette tutelle semblait dans un premier temps être bénéfique pour la chanteuse qui est par la suite revenue avec l’album “Circus” ou encore avec une résidence à Las Vegas qui a engendré des bénéfices colossaux avant de s’exporter, parfois avec son lot de critiques, partout dans le monde. Malgré ce succès retrouvé et cette renaissance, Britney Spears vivait derrière sa tutelle un vrai calvaire et c’est ce qu’elle a dénoncé pour la première fois lors d’une audience judiciaire qui a eu lieu le 23 juin dernier à Los Angeles. Dénonçant les travers de sa tutelle, Britney s’en est pris à son équipe, à son père ainsi qu’au corps médical en charge de son traitement. Bourrée de médicaments, internée de force, privée de liberté et plus encore, la chanteuse a pris la parole avec audace et intelligence. À mille lieues de la Britney un peu fantasque voire totalement à l’ouest que nous reflètent ses réseaux sociaux, elle s’est montrée cohérente et intelligente et lorsqu’on écoute son discours difficile de croire qu’elle avait besoin depuis tout ce temps d’autant de contrôle et de restriction. Forcée à travailler, à performer, pour au final ne percevoir qu’une infime partie de son argent. Elle a dépeint au juge, un quotidien rythmé par les violences indirectes que lui impose son père Jamie Spears. Interdite de mariage ou encore de grossesse, elle a donné raison au mouvement #FreeBritney qui tente depuis plusieurs années de faire résonner son calvaire pour la défaire de ses chaînes.


Une vie volée 

Soutenue par Christina Aguilera, Nicki Minaj et toute une flopée de personnalités, Britney Spears révèle donc au grand jour, les dessous d’une industrie musicale et familiale qui a quasiment orchestré son malheur et ses déboires pour mieux profiter d’elle, de son argent et de sa notoriété. Connue de tous depuis longtemps, la détresse de Britney prend aujourd’hui avec la liberté d’expression qui lui a été accordée une toute autre tournure. Victime de son propre succès et du personnage formaté qu’on lui a demandé d’incarner depuis bien trop longtemps, Britney soulève avec sa prise de parole, toute la malhonnêteté et le vice d’un système médiatique aussi incohérent et néfaste qu’il est utile et essentiel. En effet, avant d’être célébrée comme l’icône qui renaît de ses cendres et qui brise toutes les barrières, Britney était pour beaucoup de médias, un punching-ball humain, une bête de foire, une blague sociétale. Moquée et rarement considérée comme une artiste, elle est celle qui a donné son enfance et toute une partie de sa vie pour réussir et pourtant, elle n’a que très rarement récolté, de la part des journalistes et des réseaux sociaux, la reconnaissance qui aurait dû être la sienne. Bafouée par sa famille, par les journalistes, les paparazzis ou encore par le tribunal du web, Britney se relève aujourd’hui et la grande majorité de ceux qui la soutiennent (et ce très justement vu ce qu’elle déclare avoir subi et au vu de la pression qu’elle doit encore subir aujourd’hui après avoir pris la parole), sont aussi ceux qui l’ont trop longtemps discrédité. Rendant possible et véridique, l’épisode de "Black Mirror" dans lequel Miley Cyrus incarne une popstar exploitée, Britney Spears est l’incarnation de la déshumanisation des artistes et son combat est loin d’être fini. Aujourd'hui, l'essentiel n'est pas de savoir si elle reviendra un jour à la musique mais surtout d'être sûr que sa liberté de vivre soit respectée et ce, sans abus, ni contrôles préjudiciables. 

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