#Critique : Iggy Azalea conclut un chapitre sur “End of An Era”

Après un début de carrière en dents de scie, Iggy Azalea clôt un chapitre de sa vie artistique avec l’album “End Of An Era”. Faisant suite à “In My Defense” paru en 2019, l’opus est celui d’une artiste qui a tenté, après avoir trusté les sommets, de conserver en toute indépendance sa force et sa singularité. Adulée, décriée, puis incomprise, Iggy Azalea présente aujourd’hui son troisième opus, un projet cher à son cœur qu’elle a souhaité offrir à son public avant de se concentrer sur d’autres étapes de sa vie… La critique à découvrir sur The Melting POP.  

Iggy Azalea - End of an Era


Un démarrage en trombe

Lorsqu’elle a débarqué avec ses premières mixtapes puis avec son premier album “The New Classic”, tout le monde a vu en Iggy Azalea, la nouvelle rappeuse à la mode, la nouvelle Nicki Minaj. Arrivée d’Australie vers les USA à l’âge de 16 ans pour vivre ses rêves, la jeune femme semblait promise à un bel avenir mais dès le début et malgré un mentor de renom (T.I), elle va rencontrer de nombreuses difficultés avant de trouver un label prêt à soutenir son projet. Une fois chose faite (elle va signer chez Def Jam), son premier album va devenir un énorme succès. Porté par les titres “Fancy”, “Black Widow” ou encore “Change Your Life”, le projet s’impose grâce à une esthétique POP, sexy et accessible. Vendu à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde, l’opus sera même réédité quelques mois plus tard mais malgré tout, les choses ne vont pas se dérouler comme prévues et la suite va se révéler plus compliquée. En effet, malgré son succès et malgré les comparaisons avec Nicki Minaj, Iggy ne jouit pas dans le milieu du rap, d’une grande reconnaissance. Moquée par ses pairs masculins qui ne voient en elle qu’une funeste plaisanterie, elle va devenir à mesure des tweets et des interviews la risée du web et des réseaux sociaux, une succession d’événements qui vont fragiliser son audience mais aussi ses rapports avec l’industrie et sa maison de disques. De fil en aiguille et malgré un certain teasing, son second album “Digital Distortion” sera annulé et c’est avec ses propres armes et son propre argent que la rappeuse va construire le reste de son parcours. 

Un album honnête

Désormais indépendante, Iggy ne doit plus rien à personne. Ainsi, si son second album “In My Defense” marquait déjà le coup, elle réitère sur “End of an Era”, ses envies de liberté. Fidèle à elle-même, elle y enchaîne ainsi au fil des 14 pistes qui composent le projet, les punchlines sur l’argent, le sexe, la célébrité ou encore la drogue. Urbain, car c’est avant tout l’album d’une rappeuse, le projet distille aussi, ici et là, quelque dose de POP (“Night Like This”, “Sex On The Beach", …) et même s’il part parfois dans tous les sens en mode WTF??? (“STFU”, “Good Time With Bad People” …), le projet reste agréable et réussit à proposer de vraies bonnes surprises à l’instar des titres “Brazil” ou encore “Is That Right”. Décrit par Iggy comme une compilation de tout ce qu’elle a vécu et voulu offrir à son public au cours des 10 dernières années, “End of An Era” est aussi comme son nom l’indique, la fin d’un chapitre et la rappeuse devrait marquer après ce projet une longue pause dans sa carrière musicale. Cependant, que ses fans se rassurent, elle a aussi indiqué qu’elle était prête à montrer d’autres aspects d’elle-même et à en croire ses récents propos, un projet important pour elle devrait pointer le bout de son nez dans les prochaines semaines. Production d’autres artistes, cinéma, mode, … Le mystère reste entier mais une chose est certaine, c’est en restant forte et déterminée qu’Iggy Azalea a su montrer sa vraie passion pour le rap et la musique urbaine. Loin d’être parfait, son album n’est pas un grand album de rap, ou un indémodable car il repose sur des principes et des gimmicks parfois trop simples ou trop entendus. Cependant, en restant honnête et faisant ce qu’elle aime vraiment, la star a tenu bon face à l’industrie et c’est peut-être ça, sa plus belle victoire artistique.


La note 15/20 : l’album d’une artiste qui souhaitait juste faire de la musique pour elle et pour ses fans. 

Les titres à écouter en boucle : “Sex On The Beach”, “Brazil”, “Iam The Stripclub”, “Is That Right”, “Pillow Fight” 

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