#Critique : Iggy Azalea veut prendre sa revanche sur “In My Defense”
“In My Defense”, tel est le titre du second album de la rappeuse Australienne Iggy Azalea. Arrivant plus de 5 ans après le succès mondial de son opus “The New Classic”, le projet est pour l’artiste un véritable plaidoyer. Bien décidé à prouver qu’elle n’est pas hors jeu, c’est sans label et de manière indépendante que l’interprète de “Team” a voulu produire et sortir sa nouvelle galette. Réussite ou déception, The Melting POP l’a déjà écouté pour vous et voici la critique.
Iggy Azalea prouve qu'on n'a pas encore eu sa peau sur "In My Defense" |
Un album pour affirmer sa crédibilité
Malgré le succès de son premier album vendu à un peu moins d’un million d’exemplaires dans le monde et porté par le succès phénoménal du tube “Fancy”, Iggy Azalea n’a jamais réellement réussi à obtenir les faveurs des géants de l’industrie musical. Ballotée d’un contrat à l’autre et souvent jugée non crédible par la secte du rap game, la chanteuse aura mis du temps avant d'arriver à sortir son tant attendu second album. Intitulé “In My Defense” et riche de 12 pistes, celui-ci arrive 5 ans après son prédécesseur mais aussi et surtout après un lot de déconvenues en tous genres. Qu’à cela ne tienne, Iggy n’a jamais voulu baisser les bras et c’est désormais par ses propres moyens qu’elle entend faire la musique qui lui plaît. Revancharde et bien décidée à asseoir sa notoriété dans un milieu du rap qui lui a souvent tourné le dos, Iggy sort ici l’artillerie lourde et au niveau du flow et des paroles, l’artiste semble avoir voulu mettre les choses au clair. Incisive, piquante tout en restant accessible, Iggy exige ici le respect de ses pairs mais tout comme Nicki Minaj avant elle sur l’album “Queen”, on sent dans la construction et dans les gimmicks une influence évidente du succès de Cardi B. Taillées pour les clubs et parfois un brin répétitives, les productions de l’album sont souvent composées de beat lourds et percutants qui finissent à mesure des écoutes à toutes se ressembler. Semblant définitivement avoir dit adieu à la POP qui teintait son excellent premier opus, Iggy Iggs balance son venin, affirme sa sexualité et se revendique. Ainsi, même si les refrains évidents de “Fancy” ou encore “Black Widow” viennent à manquer lorsqu’on repense aux débuts de la rappeuse, on peut néanmoins retrouver sur ce deuxième album des productions et des titres à l’efficacité instantanée. Dans cette catégorie, les singles “Started”, “Sally Walker” ou encore “Fuck It Up” font le job et offre à Iggy l’occasion de séduire un large public sans pour autant succomber aux sirènes de la POP. D’un autre côté, même si les fans de rap pur et dur trouveront leur bonheur au travers des jouissifs “Spend It” ou encore “Clap Back”, on pourra parfois reprocher d’user et d’abuser de ressorts anodins et pas toujours réussis (“Comme des Garçons”, “Freak on the Week”) qui viennent quelque peu gâcher l’ensemble de ce second effort.
Un album globalement bon mais …
En résumé, Iggy Azalea propose sur ce nouvel album un contenu qu’elle a voulu à son image, tranchante et décalée. Toutefois, on ressent après une écoute intégrale de l’album le manque d’une équipe qui aurait pu structurer le projet tout en lui apportant un ingrédient qui manque à “In My Defense”: l’hétérogénéité. Très répétitif sans pour autant être mauvais, l’opus manque de la folie qui a fait le succès de l’artiste et même si les visuels ô-combien percutants (clips et artworks) viennent donner du crédit et de la fraîcheur à l’album, on regrettera ici et là quelques touches de singularité. Qu’à cela ne tienne, Iggy réussi ici à prendre sa revanche et on a déjà hâte d’entendre ses futurs projets qui seront à coup sûr, encore plus maîtrisés si elle s’autorise à lâcher du lest.
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