Kacey Musgraves : est-elle réellement la nouvelle Taylor Swift ?
Après le succès de l’album “Golden Hour” paru en 2018, Kacey Musgraves est revenue cette année avec “star-crossed”, un cinquième opus plus pop et plus mature. Conçu pour lui permettre de toucher une audience plus large, le disque est dans son ensemble la marque d’une belle évolution. Fidèle à ses racines country mais tendant à se diriger vers un son différent sans pour autant sombrer dans la facilité, Kacey Musgraves est peut-être la nouvelle Taylor Swift… On en parle sur The Melting POP.
Pour beaucoup d’Européens, Kacey Musgraves n’est autre qu’une chanteuse country américaine. Au mieux, elle a su toucher une poignée d’individus grâce à ses titres de Noël. Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique (et plus encore depuis le succès public et critique de l’album “Golden Hour”), elle est une véritable star. Lauréate de plusieurs Grammy Awards, elle est l’une des artistes les plus récompensées de sa génération et pourtant, elle n’a jamais réussi à véritablement s’imposer sur la scène internationale. La raison, un style musical très américain, très country pour ne pas dire lisse ou traditionnel. Cependant, avec l’album “Golden Hour” paru en 2018, Kacey Musgraves a commencé à susciter l'intérêt des auditeurs à travers le monde. Vendu à plus d’un million d’exemplaires aux États-Unis, le projet a su faire la différence grâce aux pistes “Rainbow” ou encore “Butterfly” qui lui ont valu d’être surnommée la “nouvelle Taylor Swift”. Très organique et bercée par l’amour et les émotions d’une jeune femme moderne et bien dans sa tête, la musique de Kacey est en effet très semblable à ce que pouvait proposer Taylor sur ses premiers opus tels que “Fearless” ou encore “Speak Now”. Nées à un an d'intervalle, les deux chanteuses partagent la même passion de la musique et elles sont aussi toutes deux, des auteures, musiciennes et compositrices de talent. Toutes deux passées par Nashville, le berceau de la musique country aux États-Unis, elles sont artistiquement très semblables et ce même si leurs fans respectifs aiment sur le web, se déchirer et s’affronter. En 2015, certains avaient même imaginé que le titre “Good Ol’Boys Club” de Kacey était une attaque directe envers l’interprète de “Shake It Off”. Démentie par la principale intéressée, la fausse “diss track” est néanmoins entrée dans l’inconscient collectif et en 2019, le compte Twitter de Kacey a même été hacké et des tweets sexistes et politiques à l’encontre de Taylor Swift ont été likés par les cyber-agresseurs. Malgré les problèmes, les deux chanteuses se vantent aujourd’hui d’un respect mutuel.
Avec l’album “star-crossed”, paru le 10 septembre, Kacey Musgraves poursuit son chemin vers la maturité. Toujours inspiré par l’amour et décrit comme une tragédie moderne, le projet se construit autour de textes solides et l’évolution de l’écriture (toujours gentillette, mais bien amenée) s’inscrit dans la lignée des titres proposés sur “Golden Hour”. Au niveau du son par contre, on ressent une réelle envie de la part de l’artiste et de ses équipes de se diriger vers quelque chose de plus POP. Ainsi, dans une moindre mesure, mais à l’instar de Taylor Swift sur l’album “Red”, Kacey Musgraves transforme sur son cinquième album son ADN country en univers hybride où le côté organique de la musique américaine côtoie l'instantanéité des rythmes POP. Très évident sur le lead-single “Justified” qui commence à trouver sa place en streaming, ce petit tournant s’entend également sur plusieurs pistes (“cherry blossom”, “camera roll”, “what doesn’t kill me”, …). Toutefois, bien qu’agréable à écouter, l’ensemble reste un peu timide et bien que tout le disque soit cousu d’un fil rouge POP, rien n’est jamais totalement populaire ou radiophonique. Fidèle à elle-même, Kacey Musgraves conserve sa douceur mais on aurait aimé que l’incursion POP soit parfois plus évidente, plus assumée pour réellement faire de l’opus, un turning-point dans sa discographie. Avec “star-crossed”, Kacey se rapproche donc encore un peu plus de Taylor Swift mais cette dernière avait eu le courage sur “Red” et “1989” de véritablement bousculer son audience, une étape que Kacey n’a pas encore franchie.
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