Critique Ciné : que vaut “Massacre à la tronçonneuse” version 2022 ?

Après “Halloween” et “Scream”, c’est “Massacre à la tronçonneuse” qui revient avec un nouvel opus. 5 ans après son dernier carnage, Leatherface récupère son rôle de boucher-bûcheron. Pour ce neuvième épisode d’une saga qui n’en finit plus d’être rebootée, c’est Netflix qui a sorti les armes et The Melting POP était aux premières loges pour découvrir cette nouvelle vague de cruauté. Notre avis sur ce nouvel opus à découvrir dès maintenant !

Dans l’univers du cinéma d’horreur, “Massacre à la tronçonneuse” est une véritable institution. À bien des égards, le premier film sorti en 1974 a pour cause, révolutionné le genre et marqué toute une époque. Considéré à sa sortie, comme à la limite du raisonnable car très violent, le film a aujourd’hui été dépassé par l’ère du torture-porn (“Saw”, “Hostel”, …) mais il reste néanmoins, dans l’inconscient collectif, le catalyseur d’un certain changement. Ayant connu (avec l’opus sorti récemment) pas moins de 8 autres numéros, “Massacre à la tronçonneuse” a traversé les époques. Préquel, sequel, version 3D et autres reboots, la marque est aujourd’hui entre les mains de Netflix qui présente ce nouveau numéro comme une suite directe de l’opus paru en 1974.

N'est pas Laurie Strode qui veut 

Dans “Massacre à la tronçonneuse” version 2022, une bande de jeunes influenceurs décide de se rendre dans la ville abandonnée de Harlow afin d’en faire un lieu de vie sain et éloigné du monde. Hélas, tout le monde n’a pas quitté les lieux et quand les investisseurs arrivent, Leatherface n’a qu’un souhait, assouvir sa vengeance. Dans cette version de l’histoire, le monstre à la tronçonneuse est resté calme durant plus de 40 ans et c’est la perte d’un être cher qui va relancer la machine. On sent donc dès le début, que les producteurs et scénaristes ont voulu faire avancer le film avec de nouveaux ressorts. Du côté des personnages, même constat, car les influenceurs (à l'exception de l’actrice principale dont nous reparlerons), les forces de l’ordre et même les locaux ne sont pas aussi clichés que dans les autres films du genre. Plus réfléchis, moins caricaturaux, les personnages évoluent malheureusement dans un film qui se cherche et la courte durée du long-métrage (moins d’une heure 30) ne facilite pas leur développement. Ayant voulu insérer beaucoup de choses, les producteurs se perdent et même si le film n’est pas mauvais en soi, l’ensemble n’est pas très solide. Pour commencer, les personnages n’ont aucun développement, l’actrice principale manque incroyablement de charisme, et le retour de la final-girl présente dans le premier film manque cruellement d’audace. De fait, en dehors du fait que l’actrice jouant le rôle ne soit pas l’actrice originale, sa présence est anecdotique et complètement ratée… N’est pas Laurie Strode qui veut. 

Un Leatherface en demi-teinte 

Outre ce casting un peu bancal, la faiblesse de ce nouveau numéro réside aussi dans son scénario trop léger. Pour fonctionner, le film aurait dû nous en dire davantage sur la vie du tueur durant les 40 dernières années. On aurait aussi aimé avoir un peu plus d’empathie pour l’ensemble des acteurs qui se font éliminer un à un sans réel choc pour le spectateur. Qui sont-ils ? Sont-ils au courant de l'histoire de la région ? Le film ne répond à aucune question et le manque de substance est évident. Ne sachant pas où aller et malgré une très belle qualité d’images (soulignons ce qui est vraiment positif), ce nouveau massacre n’est même pas une œuvre gore cohérente. De fait, si certaines scènes sont très violentes et relativement esthétiques (le bus), d’autres sont expédiées en cachant le meilleur de l’action. Enfin, pour la première fois de la saga, Leatherface manque de charisme et peine lui aussi à convaincre… On comprend ses motivations mais il est presque trop humanisé pour réellement terrifier.

En conclusion, "Massacre à la Tronçonneuse" 2022 est truffé de bonnes idées. Il y a une envie de faire un film d'horreur avec des personnages plus cohérents. Cependant, tout va trop vite et rien n'est suffisamment exploité pour réellement fonctionner... Dommage !