#Exposition : La Rafle du Vel d’Hiv vue par Cabu au Mémorial de la Shoah
Si vous ne savez pas quoi faire à Paris en cette fin d’été et si votre budget est serré, The Melting POP a déniché pour vous une exposition touchante qui retrace l’une des plus sombres histoires que la France ait connue. Accessible gratuitement au Mémorial de la Shoah depuis le 1er juillet dernier, l’exposition “Cabu : Dessins de la Rafle du Vel D’Hiv” revient sur la tragique rafle parisienne de juillet 1942. Dessins, témoignages, archives. Petit focus sur une exposition à voir sans plus tarder.
Il y a 60 ans, les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13.000 Juifs parisiens furent raflés et emportés de force au Vélodrome d’Hiver afin d’être déporté dans les camps de concentration allemands. Cette histoire, vous en avez certainement déjà entendu parler. Pourtant, il s’agit d’un des événements historiques français les moins documentés qui existe. Selon les chiffres connus, seule une centaine de personnes ont réussi à revenir des camps de la mort. Les témoignages sont donc minimes et il ne reste de ce tragique événement qu’une seule et unique photo. Pour retracer cette histoire, le Mémorial de la Shoah s’est donc basé sur le témoignage de ceux qui ont réussi à s’enfuir du Vélodrome mais aussi sur les dessins réalisés en 1967 par Cabu, le célèbre dessinateur de Charlie Hebdo. À l’époque, il n’est encore qu’un jeune journaliste et c’est pour le controversé “Le Nouveau Candide”, un journal à sensation, qu’il réalise une poignée de dessins retraçant les 2 jours les plus horribles de la Seconde Guerre mondiale en France. Se basant sur des témoignages, sur des rumeurs ou encore sur des informations officielles, Cabu tente avec pudeur de retranscrire la douleur, la peur et l’incompréhension de ceux qui ont été choisis pour cible. Ces dessins devenus des archives historiques trouvent aujourd’hui leur place au sein d’une exposition qui tente de mettre en lumière ces jours sans espoirs où l’humanité a perdu son sens propre. Comme à son habitude, le Mémorial de la Shoah œuvre à merveille dans son devoir de mémoire. Obligatoire, cette piqûre de rappel est sans nul doute le meilleur moyen de “fêter” un anniversaire qui n’aurait dû avoir lieu d’être.
Pour aller plus loin dans l’histoire de la Rafle du Vel d’Hiv nous vous conseillons l’excellent livre de Laurent Joly : “La Rafle du Vel d’Hiv - Paris Juillet 1942" mais aussi pour les cinéphiles : “Elle s’appelait Sarah” l'adaptation du roman de Tatiana de Rosnay.
Enfin, outre l’exposition Cabu, le Mémorial de la Shoah propose de découvrir le travail de C215, un street-artist spécialiste du pochage qui a recouvert Paris de plusieurs portraits d’enfants juifs déportés durant la Seconde Guerre mondiale… La plus célèbre, Simone Veil : un visage, une histoire de vie, une âme et un intellect qui ont marqué l’histoire de France.
Bon à savoir : les deux expositions sont disponibles en visite gratuite. L’expo Cabu durera jusqu’au 7 novembre tandis que le travail de C215 restera visible jusqu’au 1er décembre prochain
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