Santigold de retour avec l’album “Spirituals”

6 ans après son troisième album “99¢” Santigold revient nous enchanter avec Spirituals, un nouvel opus conçu durant le confinement. Paru ce vendredi 9 septembre 2022 en indé, sur son propre label, le disque a été conçu dans l’ombre, à l’abri des regards et il est l’occasion pour la chanteuse de soigner ses maux et ses traumatismes. Adepte de l’autothérapie, elle utilise son art et sa création pour comprendre ses propres mécanismes mais aussi pour porter aux autres ses messages et ses découvertes. 

Santigold : une artiste qui prend son temps pour faire ce qu’elle veut

Dans une industrie qui presse les artistes à toujours plus de productivité afin de ne pas se faire oublier du public et des plateformes de streaming, Santigold a toujours choisi la rareté et la minutie. En effet, l’artiste aime prendre son temps et se faire attendre. Pour preuve, depuis la sortie de son dernier album, elle n’a publié qu’une seule mixtape parue en 2018 et après ça, elle a totalement disparu des écrans radars. Comme de nombreux artistes, la chanteuse américaine a fait face à la pandémie et au-devant d’un monde au repos, elle s’est repliée afin de peaufiner l’album qu’elle présente aujourd’hui. Annoncé en mai dernier par le biais du single “High Priestess”, l’opus a depuis été défendu par les titres “Shake” ou encore “Ain’t Ready” et le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun des extraits proposés laissait présager un changement de cap important. Ainsi, après la folie du projet “99¢” et après la chaleur de la mixtape “I Don’t Want : The Gold Fire Sessions”, Santigold fait corps à son côté sombre pour épouser sa foi sur l’album “Spirituals”, un projet riche de 10 pistes qu’elle publie en indé sur son propre label : “Little Jerk Records”.

Santigold : “Spirituals” - la review

Faire danser ses démons pour les rendre moins effrayants, plus légers, voilà ce qu’à voulu faire Santigold sur son nouvel album “Spirituals”. À bien des égards, le disque porte bien son nom. En effet, outre la recherche de soi et la quête interne que propose ce quatrième album, on retrouve dans les sonorités des spectres, des textures et des énergies peu communes. Allant puiser, comme elle l’a toujours fait, dans différentes cultures l’artiste crée avec son travail, le contraste entre son amour des sonorités chaudes et tropicales et la noirceur d’une société qui broie chacune de ses proies. Cependant, avec la force d’être et d’exister, l’espoir d’un jour meilleur reste présent et l’énergie de vaincre prend toujours le dessus. Quelque part, il y a dans l'œuvre de Santigold, une sorte de magie blanche, un nuage vaudou sur lequel sa voix de cristal et son charisme viennent flotter. Avec elle, sur ce nuage, on danse (“Shake”, “High Priestess”, …), on se questionne (“Witness”, "Ushers of the New World”, …) et on s’éprend du voyage qu’elle nous offre pour mieux découvrir le monde et ses couleurs (“Paradise”). Fidèle à elle-même, l’artiste livre ici un projet ambitieux, court et pourtant plein de nuances… Un des bijoux de la rentrée qui prouve que Santigold n'a pas volé le fait d'être mentionnée par Beyoncé sur le remix de "Break My Soul".