#Critique : Taylor Swift conjugue ses envies sur l’album “Midnights”.
Rien ne résiste à Taylor Swift. Première artiste à s’être rebellée contre l’industrie du streaming, elle est aussi celle qui a tenu tête à ses producteurs historiques lorsqu’ils ont décidé de vendre son catalogue. Depuis toujours, sa vision de l’art et de la musique rime avec liberté et après avoir surpris tout le monde avec les projets “folklore” et “evermore”, elle s’est lancée le pari de réenregistrer ses premiers albums afin de détenir tous les droits sur sa création. Jamais là où on l’attend, elle revient aujourd’hui avec “Midnights” son dixième album studio et comme toujours avec la star, le résultat est surprenant. Après plusieurs écoutes, The Melting POP vous propose sa critique à découvrir maintenant.
Taylor Swift : la création dans le sang
Taylor Swift est actuellement, l’une des, si ce n’est L’artiste la plus puissante de l’industrie musicale. Derrière ce pouvoir, la chanteuse n’est pas avare en talent et son nouvel opus paru le 21 octobre en est la preuve formelle. Entourée de Jack Antonoff à la production, l’ex country-girl de l’Amérique s’éveille sur un album inspiré par ses insomnies. Pour faire honneur à cette inspiration, le disque est donc nommé “Midnights” et il arrive deux ans après l’excellent “evermore”. Malgré tout, et puisqu’elle a décidé de réenregistrer ses albums, Taylor semble à peine avoir quitté le devant de la scène. Pour cette raison, on nourrissait avant la sortie de ce projet, la peur d’être déçu. Depuis la sortie de “Lover” en 2019, l’artiste n’a pas pris une seconde de répit et pour autant, il ne nous faut pas moins de quelques secondes pour être happé par l’univers mis en place sur l’album “Midnights”. Reine dans l’art de maîtriser ses projets sans se répéter, Taylor Swift semble marquée par la grâce. Avec elle, tout semble simple, limpide. Mieux encore, “Midnights” est aussi subtil que délicat. Dans un même temps, il n’en est pas moins radiophonique et au détour des 13 pistes qui composent ce nouvel album dans sa version classique, la chanteuse semble conjuguer ses envies de libertés prises sur ses récents projets à l’amour de son public pour la POP. Sorte de synthèse de ses capacités artistiques, “Midnigthts” n’est pas très éloigné de "folklore" (“Midnight Rain”). Pourtant, il a aussi quelque chose qui rappelle les ères “Lover” (“Lavender Haze”) et “Reputation” (“Vigilante Shit”). Mis les uns à côté des autres, ces projets ne se ressemblent pas. Néanmoins, Taylor Swift a la création dans le sang et elle se connaît mieux que quiconque… Un atout dans son parcours.
Taylor Swift la fille cachée d’Edward Hopper ?
Comme mentionné précédemment, Taylor Swift s’entoure sur ce projet du musicien et producteur Jack Antonoff. Connu pour ses travaux synthétiques avec le groupe Fun ou encore pour ses partenariats vaporeux avec Lana Del Rey, le producteur très influent aurait pu dénaturer l’aura musicale de Taylor Swift. Bien évidemment, il n’en est rien et mieux encore, la symbiose qui semble unir les deux créateurs donne un résultat qui fait tout le sel de l’atmosphère mis en place sur “Midnights”. Prises séparément, les pistes de l’album sont des confessions nocturnes, tantôt sombres et palpables (“Karma”), tantôt douces et réconfortantes (“Maroon”). Dans un cas comme dans l’autre, Taylor raconte ses histoires, ses ressentis et comme elle seule en a le secret depuis le début de sa carrière, elle aligne les punchlines brûlantes qui plairont et parleront à tout le monde. Dans son ensemble, l’album est un tableau qui n’est pas sans rappeler l’art solitaire que tentait de représenter Edward Hopper dans ses nuits américaines. Derrière cette noirceur et cette solitude, il y a cependant le reflet que peut renvoyer un texte, une chanson, une ambiance à l’auditeur qui se plonge dans l’écoute d’un album. Tout comme Adèle ou encore Beyoncé, Taylor Swift a atteint le stade où elle n’a plus rien à prouver. Son art est fort, complet, concret, et “Midnights” est une fois de plus un bijou.
Une parolière absolument brillante !
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