Payola, subventions & principe de péréquation: 3 secrets que l’industrie musicale souhaite vous cacher (partie 1)


Comme la grande majorité des business, l’industrie musicale vise le maximum de profits plutôt que la simple rentabilité. Pour y arriver, il faut parfois arranger la réalité et/ou avoir recours à des pratiques qui peuvent s'avérer déloyales. Juchés en haut de leurs tours d’ivoire, les majors et les labels n’hésitent pas à recourir à tous types de stratagèmes pour engranger un maximum d’argent. Afin de s’assurer qu’aucun scandale ne vienne entacher, une marque, un artiste, un projet, l’industrie musicale cache des secrets et on vous en dévoile quelques-uns dès maintenant sur The Melting POP.

Les secrets de l'industrie musicale

Les subventions et l'argent public 

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi un label ou une major décidait de signer un artiste sans forcément l’aider et/ou défendre son projet par la suite ? C’est vrai ça, pourquoi investir dans un artiste ou un album auquel on ne croit pas, auquel on ne donne aucune impulsion et aussi, pourquoi signer des projets qui au final ne sortent jamais ? La réponse est simple. Lorsque les labels et les majors signent un nouvel artiste, ils perçoivent bien souvent des subventions de la part de l'État. Grâce à l’argent public qui sert au développement et à l'enrichissement des industries culturelles, l’industrie musicale fait fonctionner ses rouages. Cependant et afin de ne pas perdre trop vite l’argent qui rentre dans les caisses, un projet peut-être abandonné en cours de route ou délaissé, si les principaux intéressés sentent que l'investissement n’en vaudra pas la peine. Une fois que l’argent est perçu, l’objectif principal n’est pas de défendre l’artiste mais bien de minimiser les coûts afin d'en garder le maximum.

Payola : Pay for Play


Vous l’avez sans doute déjà remarqué. Ce sont presque toujours les mêmes artistes qui trustent les ondes ou le sommet dans les playlists importantes sur les plateformes de streaming. Pourquoi ? Et surtout, pour quelle raison s’agit-il toujours d’artistes signés sur des gros labels ? Parce qu’on sait que le public va cliquer pour les écouter ? Parce que le directeur de la radio, de la plateforme est totalement fan de l’artiste en question ? C’est ce qu’on aurait tendance à croire mais les plateformes de streaming, les radios et les chaînes musicales ne décident pas de passer un artiste ou de bien le positionner parce qu’ils l’aiment… En effet, si un artiste est bien positionné, s’il est matraqué en radio ou à la télé, c’est souvent parce que le label a dépensé beaucoup d’argent. Dans le milieu, on appelle ça la payola ou le Pay for Play et cette stratégie existe depuis la nuit des temps. Si un label sait qu’un projet a les épaules pour performer, on va le pousser et miser beaucoup d’argent. C’est grâce à ce système que sont nées les plus grandes stars de la POP ou encore les gros tubes de l’été. C’est aussi à cause de ce système qu’un artiste peut passer de numéro 1 dans les diffusions avec un album à plus rien du tout du genre au lendemain. Si la maison de disques n’investit plus derrière, on ne diffuse plus et on se focalise sur d’autres.

Le principe de péréquation

Les deux premiers secrets cités ci-dessus pourraient laisser penser que l’industrie musicale n’est faite que de requins. C’est plus ou moins le cas mais, rassurez-vous, tout n'est pas totalement pourri. En effet, les subventions sont de bonnes choses car elles permettent réellement de lancer des artistes aussi bien dans les grands que dans les petits labels et sans elles, l’industrie musicale ne pourrait être culturellement aussi riche. Aussi, la payola est un moyen d'investissement comme un autre, le seul problème est qu’elle n’est pas à disposition des petits budgets. De plus, s’il existe un secret que l’industrie tente de cacher et qui est plutôt positif, c’est celui du principe de péréquation. Pour faire simple, parce que le mot peut paraître compliqué, il s’agit d’un mécanisme qui vise à redistribuer l’argent amassé. Par exemple, si un projet cartonne et qu’il se vend à plusieurs millions d'exemplaires, une partie de l’argent récolté servira à produire l’album d’un artiste ou d’un groupe avec une moindre portée commerciale. En gros, la maison de disques sait que l’album du groupe X ne sera pas rentable mais avec l’argent de Y, on va produire X. L’objectif de ce principe, permettre à des projets de niche d’exister sur la scène musicale et ainsi donner à un label ou une major un petit côté plus qualitatif. Certes, on produit la musique hyper commerciale de Y mais on permet aussi à X de proposer un projet plus pointu. C’est en partie pour cette raison, sur la scène musicale française, que certains artistes en sont à leur 5e, 6e, 7e album, alors qu’ils n’ont jamais été rentables. Parfois, la singularité a du bon. 

Commentaires

Les articles les plus populaires du moment

Nombre total de pages vues