Rebecca Black : comment a-t-elle pris sa revanche après le bad-buzz “Friday” ?
De risée internationale sur Internet à nouvelle star de la scène POP alternative, il y a plus d’une étape. Pourtant, à force de détermination, Rebecca Black les a franchies une à une. Autrefois associé par les médias aux pires adjectifs, son nom est aujourd’hui accolé aux meilleurs et c’est en totale indépendance que la chanteuse a inversé la tendance. Qui est-elle, et comment est-elle passée d’un extrême à l’autre en seulement quelques années ? The Melting POP revient sur l’histoire, la revanche et l’ascension de Rebecca Black.
Rebecca Black : des débuts compliqués
En 2011, Rebecca Black n’a que 13 ans lorsqu’elle publie sur YouTube et sur les plateformes de téléchargement son premier single “Friday”. Pour cette jeune Américaine qui a rêvé toute son enfance de faire de la musique, c’est une véritable consécration. Pour y arriver et parce qu’ils sont convaincus du talent de leur enfant, les parents de Rebecca ont payé un label indépendant pour produire et écrire le premier single de leur fille. À l’époque, Justin Bieber et Willow Smith sont en haut des charts et c’est une petite boîte de prod indépendante qui décide, contre rémunération, de prendre Rebecca sous son aile. Paroles ultra-faciles, clip cliché tourné sur la route du lycée, tout est pensé pour faire de Rebecca et de son premier titre, un phénomène que les ados écoutent en boucle. Pour Patrick Wilson, l’un des deux auteurs de la chanson, “Friday” représente la liberté, le cri commun des adolescents qui s’unissent pour célébrer le week-end. Hélas, ce qui devait être un hymne fédérateur va tourner au cauchemar et un mois après sa sortie, “Friday” devient la chanson la plus détestée d’Internet. Records de dislikes sur YouTube, memes assassins sur Twitter et Tumblr, “Friday” cartonne mais pas pour les bonnes raisons… Dans la cohue, et alors qu’elle devrait célébrer la concrétisation de son rêve, Rebecca est la cible d’un harcèlement en ligne sans précédent. Pour ne rien arranger, les producteurs de “Friday” décident de retirer la vidéo de YouTube afin de faire payer le visionnage au prix de 2,99 $ sur une plateforme payante. Encore une fois et bien qu’elle n’ait rien à voir dans cette histoire, Rebecca est taxée de se faire de l’argent sur son bad-buzz ce qui va d’autant plus attiser la haine d’Internet. Attaqués en justice par les parents de Rebecca qui ont payé pour posséder les droits de la chanson, la vidéo sera par la suite remise en ligne, mais le mal est fait et durant plusieurs années, Rebecca va récolter les mauvais fruits de son succès. Des années plus tard, elle a pris en main ses réseaux sociaux pour se confier sur cette période : “Avec “Friday”, je ne vivais pas seulement un harcèlement en ligne. On se moquait de moi à l’école. Les autres élèves me jetaient de la nourriture. J’étais considérée comme la petite fille riche et capricieuse financée par ses parents. J’étais en dépression, je ne pouvais plus sortir de chez moi”.
Rebecca Black : la revanche d’un bad-buzz
Après le lynchage médiatique et la bataille juridique qui ont accompagné le lancement de sa carrière, Rebecca Black aurait pu tout arrêter. Cette éventualité, elle y a grandement pensé et toute la fin de son adolescence a été marquée par le bad-buzz du single “Friday”. Néanmoins, et parce qu’elle ne se voit pas faire autre chose que de la musique, elle décide de continuer sa route. Soutenue par Katy Perry mais également par plusieurs médias ainsi que par une fanbase qu’elle a acquis grâce au buzz, la jeune chanteuse poursuit sa route. Au départ, ses productions restent très proches de la POP mielleuse de son single “Friday”, et malgré de bons démarrages sur YouTube, sa musique peine à sortir du lot. Pour se démarquer et pour ne pas sombrer dans l'oubli, Rebecca décide alors de publier des covers sur Internet. Grâce à cette actualité, elle réussit à maintenir un lien avec sa communauté mais également avec les médias qui n’hésitent pas à faire appel à elle pour promouvoir un produit ou apparaître à la télévision. Également aperçue en 2016 dans le télé-crochet “The Four”, elle sera éliminée lors de la phase des battles face à James Graham, futur gagnant de l’émission. Reboostée par cette expérience, la jeune artiste continue alors son chemin. De plus en plus affirmée, sa musique commence réellement à susciter l'intérêt des critiques en 2021. En effet, sur le projet “Rebecca Black Was Here” sur lequel elle entend se réinventer, l’artiste brouille les pistes avec un son hyper-pop, plus sombre, plus sexuel et plus produit. Interrogée par la presse américaine, elle déclare à l'époque, avoir été inspirée par les travaux de Robyn, SOPHIE ou encore Madonna, des artistes qui ont selon elle, transgressé les règles de la POP. À l’aise avec son parcours ainsi qu’avec son premier single qu’elle n’a jamais renié, elle a cimenté sa nouvelle image en collaborant cette année avec Slayyyter ou encore Mø. Aujourd’hui en paix avec son art, l’artiste continue single après single de s’affirmer avant de sortir en 2023 son premier album "Let Her Burn". Ainsi, après avoir exploré et revendiqué sa sexualité sur les titres “Crumbs” ou encore “Read My Mind”, elle a tenu à conclure 2022 avec “Look at You” une piste sur laquelle elle se montre plus vulnérable. Interrogée sur son évolution, elle a déclaré : “J’ai toujours aimé écrire, j’ai toujours écrit. Je pense que j’avais simplement besoin de me trouver et de me sentir assez solide pour sortir ce que je sors aujourd’hui’.
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