#Critique : Gwen Stefani a-t-elle définitivement perdu son ADN sur l’album “Bouquet” ?

Visage emblématique de la scène POP des années 2000, Gwen Stefani est souvent citée parmi les artistes qui ont inspiré la nouvelle génération. Cependant, depuis bientôt 10 ans, sa carrière est ponctuée de projets confidentiels et/ou avortés. De fait, alors qu’il avait été annoncé en 2020, puis en 2022, son cinquième album ne paraît finalement que cette année. Dans cette configuration et à l’instar de Jennifer Lopez et Nelly Furtado qui ont elles aussi publié de nouveaux projets dans l’indifférence générale cette année, la chanteuse n’est plus vraiment attendue. Maintes fois repoussé, remanié, le projet s’intitule finalement “Bouquet” et c’est loin de la POP excentrique et audacieuse qui a fait sa gloire que Gwen Stefani poursuit sa route. Un projet à découvrir maintenant sur The Melting POP.

Les artistes que l’on a adorés dans les années 2000 et qui ont multiplié les tubes à cette époque sont-ils condamnés à n’être plus que ressorts nostalgiques ? Après les échecs des nouveaux projets de Jennifer Lopez, Nelly Furtado ou encore Justin Timberlake, la question mérite d’être posée. De fait, alors que tout le monde les connaît et que leurs catalogues cumulent plusieurs centaines de millions de streams tous les mois, les nouveaux projets de ces artistes peinent à captiver, à convaincre, à se diffuser. À titre d’exemple, le septième album de Nelly Furtado sobrement intitulé “7” et paru en septembre dernier n’a même pas réussi à faire son entrée dans les charts mondiaux. Passé inaperçu, l’album devait marquer le grand retour de celle qui a signé ces dernières années, une multitude de trends sur TikTok avec son back-catalogue. Hélas, hormis son public restreint, peu de gens ont écouté l’album de la chanteuse canadienne. Issue de la même génération d’artistes, Gwen Stefani subit également ce revers. De fait, alors qu’elle tente depuis 2020 de lancer son cinquième album, les différents singles n’ont pas pris et après plusieurs réajustements, c’est finalement un projet country-folk qui débarque dans nos oreilles. Intitulé “Bouquet”, l’opus fait suite à “You Make It Feel Like Christmas” un album de Noël qui a bien fonctionné aux États-Unis mais qui n’a pas réussi à s’exporter dans le reste du monde. Sorti en 2017, ce projet était paru un an après “This is What the Truth Feels Like” un 3ᵉ album de chansons originales qui avait déçu malgré une entrée à la première place des charts la semaine de sa sortie aux États-Unis.

"Bouquet" un album monotone 

Avec son dernier album de chansons originales paru en 2016, Gwen Stefani chantait les affres de la rupture et la naissance d’un nouvel amour. À l’époque, nous écrivions déjà que le projet manquait d'audace et qu’on peinait à retrouver la Gwen Stefani qui nous avait offert les classiques “L.A.M.B” et “The Sweet Escape”. Cependant, à côté de l’album “Bouquet” qui sort ce vendredi 15 novembre, “This is What the Truth Feels Like” a presque l’air à la hauteur. Pour cause, avec “Bouquet”, Gwen Stefani joue la carte de la maturité à 200 % et force est de constater que l’ensemble sonne comme quelque chose d’un peu trop plat pour réellement nous transporter. Ainsi, alors qu’elle avait d’abord annoncé son retour avec un projet reggae porté par l’excellent “Let Me Reintroduce Myself”, l’artiste de 55 ans abandonne cette idée pour réaliser et proposer un album digne d’une “Real Housewife” qui déciderait de se lancer dans la musique. Bien sûr, le talent et la signature vocale de l’artiste permettent d'identifier ce projet comme étant le sien, mais les textes semblent tellement linéaires qu’on peine à concrètement apprécier les 10 titres qui composent ce nouvel album. Traitement principal d'amour, un thème redondant dans la carrière de l’artiste ces dernières années, “Bouquet” est un album monotone qui ne réussit même pas, malgré ses petits gimmicks folk-rock, à nous plonger dans un univers attractif. Tout au plus, on retiendra “Somebody Else’s” une piste d’ouverture dynamique aux faux airs de No Doubt ou encore “Purple Irises” et “Marigold” pour leur aspect poétique et bucolique. Néanmoins, le reste est décevant et une nouvelle fois, on comprendra que le public décide de passer son tour.