#Critique : Gwen Stefani manque de dynamisme sur «This Is What The Truth Feels Like»

Ça y est, après plus de dix ans d’attente, les fans de Gwen Stefani peuvent enfin se délecter du troisième opus de la chanteuse. Intitulé « This Is What The Truth Feels Like » ce nouvel album fait suite à « The Sweet Escape » paru en 2006. Considérée comme l’une des reines de la POP grâce à des titres devenus des emblèmes de la culture populaire (Holloback Girl, Rich Girl, …) l’artiste de 46 ans fait son retour dans une industrie qui a bien changé depuis son départ. Chronique d’un opus honnête, mais paresseux.



Revenue fin 2014 avec les titres « Baby Don’t Lie » et « Spark Fire » annonciateurs d’un nouvel album, Gwen Stefani a très vite changé son fusil d’épaule suite au tiède accueil réservé à ses morceaux. De fait, sur son nouveau projet paru le 18 mars, pas de traces des deux titres précédemment cités. L’artiste qui s’était dans un premier temps entourée de son acolyte Pharell Williams – qui sortait à peine du buzz « Happy » - a préféré jeter ses démos et refonder une nouvelle équipe pour repartir sur un nouveau projet annoncé par le single « Used To Love You ». Avec ce titre poignant, l’artiste à peine remise de sa rupture avec son ex-mari Gavin Rossdall, annonçait un album vrai et personnel.

Ainsi, à l’écoute du projet composé de 12 pistes dans sa version basique, force est de constater que l’émotion est l’arme principale de la chanteuse. Il faut dire qu’outre ses productions emblématiques (citées dans l’introduction) l’artiste s’est également faite remarquée par le passé, pour sa plume écorchée et émouvante et ce, aussi bien dans sa carrière solo (Cool, 4 In The Morning, …) qu’avec son groupe No Doubt (Don’t Speak, …). Sur « This Is What The Truth Feels Like » Gwen Stefani propose donc une poignée de ballades sincères et efficaces (Used To Love You, Rare, Me With You, ...). Cependant, à trop vouloir être personnelle, l’interprète de « What You Waiting For » semble avoir oublié l’ingrédient principal de tout album pop qui se respecte : des tubes.

En conséquence, outre ses ballades certes réussies et fortement inspirées de sa récente séparation, ce troisième opus patauge dans une certaine forme quiétude ennuyante. De ce fait, de « Misery » qui semble tout droit extrait d’un album de Charli XCX à « Make Me Like You », le redondant second single, en passant par l’hypnotique « Red Flag » l’album se laisse écouter sans jamais vraiment décoller. En d’autres termes, rien n’est réellement mauvais sur « This Is What The Truth Feels Like » mais rien n’est véritablement transcendant non plus. Avec ce nouvel album, Gwen Stefani réitère l’erreur commise en 2012 avec son groupe No Doubt sur « Push And Shove » qui malgré une qualité certaine manquait cruellement de peps et de mordant.

A l’heure où l’industrie musicale se veut de plus en plus féroce et exigeante, Gwen Stefani loupe le coche en revenant avec un 3e album solo fragile et mollasson. Certes à 46 ans, l’artiste évite avec brio le piège de « l’éternelle jeunesse » dont Madonna a usé et abusé sur ses dernières productions, mais rien n’excuse l’absence de punch et de vivacité qui émane de ce projet attendu depuis de nombreuses années.


Erreur de tracklist ou véritable absence de prise de risque ? Gwen Stefani livre quoi qu’il en soit l’album le plus paresseux de sa carrière. Dommage ! 


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