Insatiable : la série qui en fait un "peu" trop
Lancée il y a quelques semaines sur Netflix, “Insatiable” était censée être le gros hit de l’été pour la plateforme de streaming. Mettant en vedette Debby Ryan ou marquant le retour de la mythique Alyssa Milano, la série avait tout pour être un succès mais les critiques n’ont pas été tendres avec le projet. Après avoir visionné les épisodes, The Melting POP fait la part des choses et vous donne son avis.
Debby Ryan, héroïne troublée de la série "Insatiable" |
Sur le papier, “Insatiable” raconte l’histoire de Patty Bladell, une ex-adolescente en surpoids qui devient du jour en lendemain candidate d’un concours de beauté. Bien décidée à prendre sa revanche sur la vie, elle est également prête à tout pour se venger de ceux qui lui ont fait du mal et la victoire sera sa seule satisfaction. De prime abord sympathique, ce pitch laisse envisager des situations cocasses et amusantes mais lorsqu’on regarde la série, et même si certaines scènes sont effectivement très drôles, les moments malaisant l’emportent le plus souvent sur l’humour décadent de la série. Tantôt antipathiques, tantôt ridicules, la plupart des personnages manquent clairement de profondeurs et à mesure que la série avance, il devient difficile de s’attacher à eux ainsi qu’à leurs petits problèmes existentiels. Dans cette catégorie, et bien qu’elle soit censée être un personnage auquel on s’identifie, Patty (Debby Ryan) se révèle être insupportable au possible. Tête à claques, instable, immature, Patty est une anti-héro mais les traits sont tellement grossiers et le personnage tellement peu abouti que même les moments d’émotion tendent à frôler la limite du pathos. À côté du rôle, désincarnée et loin d’être crédible, Debby Ryan loupe ici le coche et ce n’est probablement pas sa prestation qui viendra redorer le blason des actrices de l’écurie Disney. Du côté des autres personnages, Bob le mentor de Patty est une caricature vulgaire et sans saveur tandis que l’excellente Alyssa Milano passe le plus souvent au second plan dans une série qui est loin d’être à la hauteur de son talent. Au milieu de toute cette série de défauts qui pourraient en faire fuir plus d’un dès les premiers épisodes, “Insatiable” sauve les meubles grâce à quelques scènes surprenantes et irrévérencieuses. Cependant, après avoir terminé les 12 épisodes qui composent la première saison, difficile de retenir le positif et d’être pleinement satisfait de la série.
Un peu de tout et pas grand chose
Initialement conçue pour la CW (“The 100”, “Riverdale”, etc.), “Insatiable” souffre de ce côté trop ado qui fait le sel des séries de la chaîne. Certes la série aborde des thèmes importants pour la génération qu’elle vise (l’estime de soi, le bashing scolaire, etc.) mais à trop vouloir viser le jeune public, la série en oubli de réfléchir de manière plus globale, ce qui laisse sur le carreau de possibles spectateurs plus âgés susceptibles d’apprécier la série. Traitant de manière futile, des sujets très sensibles, “Insatiable”, sans être aussi mauvaise que ce que les critiques avancent, est une série décevante, qui en fait souvent trop et qui n’a malheureusement pas réussi à trouver son propre équilibre. Un peu brouillon, la série mélange des éléments venus de tous les horizons. Un soupçon de “Drop Dead Diva”, une touche de “Desperate Housewife” et des notes de “Shameless” envoyées dans un univers juvénile au possible. Des sujets délicats et sociaux perdus au milieu d’une trame puérile et superficielle, en bref, “Insatiable” a voulu manger à tous les râteliers et le résultat est loin d’être à la hauteur des espérances.
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