#Critique : The Weeknd synthétique et authentique sur “After Hours”


Alors que les temps sont durs. Alors que les concerts et les sorties d’albums sont repoussés, un artiste a bravé le danger: The Weeknd. De retour avec l’album “After Hours”, l’artiste propose le quatrième chapitre d’une discographie qui lui a jusqu’alors ouvert les portes de la réussite. Considéré comme l’un des meilleurs créateurs de sa génération, l’interprète de “Starboy” poursuit son ascension. Lumière sur un projet qui a tout pour devenir le premier album culte de la décennie 2020.

The Weeknd rend hommage à Scorcese sur l'album "After Hours"
The Weeknd rend hommage à Scorcese sur l'album "After Hours

Futur classique de la POP

En l’espace de quelques années, et à l’instar d’Ariana Grande ou encore Drake, Abel Makkonen Tesfaye aka The Weeknd est devenu l’un des poids lourds de l’industrie musicale à travers le monde. Très populaire chez les jeunes tout en étant respecté par les critiques plus pointues, l’artiste a assis sa notoriété en streaming mais également dans les bacs. Grâce à ce doublé, il s’est plusieurs fois classé dans les premières places du classement des artistes les mieux payés et les plus influents du monde. Aujourd’hui, après avoir teasé la sortie de son nouveau projet par le biais des titres “Heartless” ou encore “Blinding Lights” (tous deux sortis en novembre dernier) The Weeknd a lâché l’album “After Hours” un quatrième album studio qui devrait une nouvelle fois confirmer sa puissance tant au niveau artistique que populaire. Annoncé comme un projet plus sombre que l’album “Starboy” paru en 2016, “After Hours” est conçu aussi bien musicalement que visuellement dans un univers bien précis. Rétro et synthétique, l’opus emprunte son ADN graphique aux plus belles heures du cinéma américain des années 80. Le titre de l’album est d’ailleurs un hommage au célèbre film de Martin Scorsese et la pochette de l’opus semble également vouloir célébrer Michael Jackson ainsi que l’ère “Thriller”. Réalisé par John Landis, le célèbre clip de “Thriller” a grandement participé à l’avènement du King of Pop et lorsqu’on se penche sur l’écoute des 14 pistes qui composent “After Hours”, c’est le sentiment de se plonger dans une oeuvre musicale complète et égale à celle de Jackson qui parcourt nos sens. Conçu comme tel, ce nouvel album guide The Weeknd au coeur d’une pop-urbaine hybride et singulière. Agrémentant son produit d’une touche de cuivres et d’une pluie de synthés, l’artiste donne naissance à une atmosphère mystique (“Alone Again”), touchante (“In Your Eyes”) et parfois crépusculaire (“Escape From LA”, “Until I Bleed Out”). Limpide et cohérent, “After Hours” souffrira pour certains d’une trop grande linéarité mais c’est avant tout cette conception logique et rationnelle qui fait la force du projet. Moins sombre qu’il n’y paraît et même si on ressent l’envie de proposer un album plus obscur, “After Hours” est une bouffée d’air frais qui vient dépressuriser une société pour l’heure très anxiogène. De “Faith” à “Scared To Love” en passant par “Save Your Tears”, The Weeknd agrémente son quatrième chapitre d’un espoir qui contrebalance avec les visuels et les choix de production. De par ce clivage, c’est peut-être en ce sens que l’album réussit son pari d'authenticité. Conservant, son romantisme ainsi que son attrait pour l’urbain, l’interprète de “I Feel It Coming” évolue sans pour autant bousculer ses propres codes. Il est peut-être encore trop tôt pour le dire mais “After Hours” a tout d’un futur classique et il ne fait nul doute que l’opus fera des ravages tant dans le coeur des fans que dans les grandes cérémonies de remise de prix.

La note : 17,5 /20

Les titres à écouter en boucle : “Blinding Lights”, “In Your Eyes”, “Faith”, “Scared To Love”

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