#ITW : Alex Paradoxe : “J'ai besoin d’être un artiste qui tente beaucoup de choses”

Avec son EP “Sleepless Night”, Alex Paradoxe révèle un univers sombre et teinté d’ésotérisme. Jonglant entre l’ombre et la lumière, ce jeune artiste belge manie à merveille l’art de mettre en musique ses maux et ses convictions. Pour The Melting POP, il a accepté de parler de sa musique et de ses combats le tout en révélant ce qu’il cache derrière son propre paradoxe. Un artiste ambitieux et prometteur à découvrir dès maintenant. 

Alex Paradoxe
Alex Paradoxe 


Bonjour Alex, tu te présentes au public sous le pseudonyme Alex Paradoxe. Tu peux nous en dire un peu plus sur le paradoxe en question ? 

Ce paradoxe est multiple. Il émane de moi car je suis, comme tout le monde, une personne ambivalente. Je suis à la fois extraverti et introverti. J’aime la musique qui bouge comme la musique plus douce. À travers mon EP, je voulais présenter quelque chose de sombre pourtant, je prépare quelque chose de plus lumineux. J’aime l’opposition des contraires, les contrastes. 

Ton premier EP est justement très sombre, très imprégné par les machines comme dans une dystopie. Pourquoi ce choix ? 

Je donne toujours du sens à mes projets après coups. Avec l’EP, ce n’est que lorsqu’il a été terminé que je me suis rendu compte de sa noirceur. Il est conçu comme une descente aux enfers mais se termine par une remontée vers la lumière. L’un des mes plus grands modèles c’est Jean Cocteau, il avait ce don pour raconter des histoires froides et pleines de sens. 

Tout comme celui de Jean Cocteau, ton univers est très nostalgique voire ésotérique. Pour toi, c’est une esthétique ou une revendication ? 

Un peu des deux. J’aime beaucoup l’univers des mythes. Il y a beaucoup de métaphores à créer avec ce genre d’univers et cela me guide également dans ma vie de tous les jours. Pourtant, j’ai fait des études scientifiques. J’aime ce contraste entre la rigueur de la science et ce qu’il peut y avoir au-delà. 

Outre Jean Cocteau, quelles sont tes autres inspirations ? 

Je suis extrêmement varié dans mes goûts musicaux. D’un côté, je peux citer Stevie Nicks qui est l’une de mes plus grandes inspirations. Elle a écrit des titres et notamment “Rhiannon” qui me touchent énormément. J’aime également l’univers électro du second album de Years and Years. Je suis presque jaloux de ne pas avoir écrit le titre “Palo Santo” par exemple. (Rires). 

Sur ton EP, les paroles s’effacent souvent au profit de la musique. Pourquoi ? 

J'écris beaucoup et je pense que j’essaie de compenser mes idées. Pour moi, la musicalité est encore plus importante que le texte même si celui-ci doit tenir tout son sens. La musicalité est intraduisible et j’ai besoin d’épurer mes textes pour mieux les transmettre. La musique a cette chose magique, car elle offre la possibilité de transporter l’auditeur en 2, 3, 4 minutes. Ce n’est pas donné à tout le monde d’y arriver et j’espère tendre à le faire. 

Tu te décris comme un artiste qui ne veut correspondre à aucun genre. C’est quelque chose que défendent de nombreux jeunes artistes. Pourquoi selon toi ? 

Aujourd’hui, plus personne n’a un style de prédilection. Tous mes amis et moi le premier, on écoute du classique, de la POP, de l’urbain, du rock. Dans nos playlists, on passe d’un genre à l’autre. En tant qu’auditeur qui écoute beaucoup de choses, j’ai besoin d’être un artiste qui tente beaucoup de choses. La liberté passe aujourd’hui par la multidisciplinarité des styles.

On peut donc s’attendre à te retrouver plus tard sur un EP POP et coloré ? 

Mon prochain projet sera POP et revendicatif. Il sera même queer ! J’adore la POP mais pour moi, elle doit avoir du sens, elle doit raconter des histoires. Dans la POP comme dans la vie, j’ai besoin de substance, je déteste les histoires d’amour gnangnans et je refuse donc que ma musique le soit. 

Tu parles de revendication. Tu te sens capable de porter un drapeau et de soutenir une communauté en tant qu’artiste indépendant ? 

Avoir une voix et ne pas l’utiliser pour portes des messages, je trouve ça stupide. Un de mes plus grands fantasmes et j’en suis encore loin, c’est de mener à une révolte populaire. Aujourd’hui, la notoriété même infime doit servir à défendre des causes justes. L’art doit diffuser des valeurs et je tenterais d’y arriver autant que faire se peut.

Commentaires

Les articles les plus populaires du moment

Nombre total de pages vues