#ITW - Victore Yaga : “Je ne cherche pas à ce qu'on me comprenne”


Entre POP et R&B, la musique de Victore Yaga est celle d’une artiste qui se moque du qu'en-dira-t-on. Souhaitant faire de la musique pour raconter le monde ainsi que ses propres vérités, elle présente sur son EP “Favorite”, une première facette de son univers. Franche, pétillante et pleine de second degré, elle aime compliquer les choses pour mieux dérouter ceux qui écoutent sa musique. Indomptable et passionnée, rencontre avec une jeune artiste pleine de fougue et de répondant.

Victore Yaga


Salut Victore, tu te présentes sur tes réseaux comme la "Diva Drama Comic Queen", tu peux nous expliquer ? 

Le matin, je chante dans ma chambre et il n'y a rien de plus magique. Dans ma voix, il y a une louve sauvage. Diva Drama Comic Queen, c'est juste un petit nœud sur tout ça. Une petite étiquette pour que les autres comprennent à qui ils ont à faire et que moi, je ne l'oublie pas non plus. 

Ton univers est plein de second degré et en même temps très poétique pourquoi ce mélange des genres ? 

La vie même n'est que poésie et second degré. À mon sens, c'est un instinct de survie. Il faut s'arranger, mélanger, transformer, inventer, ce sont les tâches de la vie. Sinon, je m'ennuie dans le mauvais sens. 

Le titre "Jayancy" est très énigmatique, que signifie t-il ?

Vous n'avez qu'à devenir archéologue ! Mystère et boule de gomme. Juste à un moment dans le texte, il y a un moulin à eau de la vieille France, il y a le métal de la guerre. Même dans le clip les gens n'ont rien compris et n'ont rien vu ! Ça me fait rire parce que ma mère, elle me dit toujours « mais les gens ne vont rien piger, tu te rends compte comme à quel point c'est biscornu, c'est d'un compliqué ! Fais simple. » Alors que pour moi, ça coule de source. Mais je ne cherche pas à ce qu'on me comprenne. Quand on aime, on ne sait pas pourquoi on aime.


Tu cites Aaliyah et le R&B comme principales inspirations, c'est rare en France surtout quand on propose de la chanson française, pourquoi ? 

Dans le R&B et même le blues, il y a une tendresse. Une dépendance affective et en même temps la liberté de l'avouer, et ça, je n'en ai jamais été capable. Aaliyah, c'est mon adolescence, je l'adore, ses chansons sont géniales. Elle est si vulnérable. Elle est morte de façon violente et injuste et ça me parle. J'ai un lien intense avec l'Amérique, avec la Californie, les grands lacs, les zones portuaires. C'est fort en vibrations. Je me sens souvent en Amérique.

Tu n'as pas peur d'utiliser des mots crus dans tes textes. J'imagine que ta liberté de transmettre est primordiale mais comment appréhendes-tu l'accueil que peuvent recevoir tes textes auprès du public ou encore auprès de tes proches ? 

Je trouve que j'en utilise peu. Un par chanson. Mais c'est ce que les gens vont retenir. Oui, au début, j'ai voulu m'adapter aux autres, j'ai enlevé zizi, cri du vagin et compagnie. Parce qu'au fond, je crois que même moi ça m'a saoulé. Si ça doit revenir, ça reviendra par la fenêtre de toute façon.

Tu as déclaré que ton premier EP t'avait appris à mieux te connaître. Doit-on s'attendre à des changements, des évolutions pour la suite ?

Oui, avec ce que j'ai dit sur le R&B, j'ai donné des pistes d'évolutions. Montrer mon cœur.

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