#ITW : Ian de Floride : “je fais ce que j’aime et ce que j’ai envie de faire”

L’an dernier, Ian de Floride se présentait avec “Le Franprix” et “Très Beau”, deux morceaux qui lui ont permis d’aujourd’hui savoir ce vers quoi il souhaitait réellement se diriger. De retour avec le titre “Cours”, avant de publier un premier EP qu’il est actuellement en train de peaufiner, l’artiste a accepté de répondre à nos questions. Les difficultés de l’industrie, la peur de ne pas trouver sa place ou encore ses inspirations allant de Yelle à Sevdaliza, l’artiste se raconte et nous offre une analyse sincère et profonde des questionnements par lesquels peut passer un artiste émergent. Une interview exclusive à découvrir dès maintenant sur The Melting POP.  

Ian de Floride


Salut Ian, le public te connaît encore peu, par conséquent, j’avais envie de savoir comment tu résumes ton parcours ? 

J’ai toujours su que j’aimais la musique mais j’ai commencé assez tard. J’ai tout appris par moi-même sur YouTube en m'amusant un peu. Il y a un peu plus d’an, j’ai sorti mon premier single “Le Franprix”. Comme je dis souvent, je suis un peu un autodidacte en construction, je suis encore en train de tester des choses même si je commence à voir où j’ai envie d’aller. 

Tu n’as sorti que deux singles avant “Cours” mais tu parles déjà d’un renouveau. Pourquoi ? 

J’ai abordé la construction de “Cours” d’une manière tout à fait différente. Sur mes deux premiers morceaux, je n’avais pas envie de parler de choses personnelles. Je ne voulais pas m'inspirer de mes ressentis. Sur ce nouveau morceau, je parle de moi, de mon parcours, de mon ambition, du regard des autres. Ici, je parle de moi et j’essaye de rendre plus évidentes mes inspirations urbaines. 

Tu disais avoir démarré sur le tard. Est-ce que “Cours” n’est pas finalement un clin d'œil à la course contre le temps dans l’industrie de la musique ? 

Oui, c’est une très bonne lecture du morceau. Personnellement, j’ai une peur viscérale du temps qui passe. Il y a une envie de dire qu'il ne faut plus traîner car les choses vont vite, je suis encore jeune mais je n’ai pas envie de me dire que je m’y suis mis trop tard. 

“Cours” évoque aussi la dureté du milieu musical. Quelles sont les difficultés que tu as pu personnellement rencontrer depuis tes débuts ? 

La première épreuve à passer quand tu te lances dans la musique, c’est de passer l’étape de la légitimité. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à me sentir légitime. Aujourd’hui, tout le monde peut assez facilement faire de la musique. C’est plutôt chouette mais ça crée une compétition, un marché très vaste de nouveaux artistes. Il y a tellement de choix que c’est dur de trouver sa place aujourd’hui.

Comme tu le dis, beaucoup d’artistes essayent de faire leur place sur le marché. Selon toi, quelle est la recette pour y arriver ? 

Je ne pense pas qu’il y ait de recette miracle. Pour moi, il faut être serein avec ce qu’on fait. Il faut faire quelque chose de vrai, pas un truc manufacturé. Pour moi, les profils émergents sont ceux qui arrivent à faire la différence, ceux qui arrivent à proposer de la nouveauté.

Justement, tu te lances aujourd’hui dans quelque chose de plus vrai avec “Cours”. As-tu eu l’impression, sans renier tes deux premiers morceaux, de ne pas être totalement sincère ? 

Oui, il y clairement de ça ! De plus, je ne savais pas où aller ni comment me définir. Au début, je voulais faire de la POP parce que c’est à la mode de faire la POP française. Aujourd’hui, j’essaye de m’écouter un peu plus et tant pis si ce que je fais n’est pas ce qu’on attend de moi, au moins, je fais ce que j’aime et ce que j’ai envie de faire.

Tout à l’heure, tu disais être inspiré par la scène urbaine. Cependant, en écoutant ton nouveau single, j’ai pensé à Yelle et au texte de “Je t’aime Encore” qui s’adresse au public français et à sa manière de percevoir la musique. Ça a pu t’inspirer ? 

Complètement ! J’ai parlé de l’urbain mais il y a beaucoup d’autres choses. En termes de musicalité et de singularité, l’album “L'ère du Verseau” a vraiment été pour moi l’album de l’année. Je ne faisais pas partie de leur public avant cet album mais je trouve qu’ils ont réussi à rester eux-mêmes tout en conservant ce qu’ils sont. On leur a beaucoup reproché en France, le côté décalé mais ça fait partie d’eux. Ils sont la preuve qu’on peut se définir tout en restant unique. 

En dehors de ça, quels sont tes derniers coups de cœur musicaux ? 

Sur la scène urbaine, je citerai “Maintenant” de Johnny Jane qui est vraiment dingue. Il définit son projet comme de la chanson urbaine et ça lui va bien... C’est aussi quelque chose que j’aime faire, le mélange des genres. J’aime aussi beaucoup Woodkid ou Sevdaliza qui apportent beaucoup à la scène musicale de part leur Arte, leur différence. 

Quelles sont tes envies avec ton premier EP actuellement en travail ? 

J’ai envie qu’il trouve son public premièrement mais aussi de rester fidèle à moi-même. Pour ce projet, je serais produit pour la première fois par quelqu'un d’autre que moi. J’ai choisi de travailler de cette manière car j’avais envie d’aller vers un son qui n’est pas celui que je maîtrise et puis je pense également, par souci de légitimité. Je ne suis pas musicien, mes instruments à moi, ce sont ma voix et les textes. L’EP sera sombre, introspectif et traitera de la masculinité. Je veux parler de mon expérience mais aussi offrir une vision plus grande de ce que signifie être un homme aujourd’hui. 

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