#ITW - ALICECATDESIGNER : “ je suis pulpeuse, je suis sur les réseaux et pourtant, je peux faire entendre ma voix “
Très suivie sur les réseaux sociaux ALICECATDESIGNER est considérée par beaucoup comme une influençeuse. Cependant, de son vrai nom Alice Cathelineau, elle est également beaucoup plus que ça. Femme d’affaires, elle propose ses services dans les domaines du digital et de la communication tout en s’engageant de par son vécu et sa popularité pour des causes justes et honorables. À la tête de “PN J’ai fait le job” un premier single tubesque, elle veut mettre en lumière son histoire pour mieux porter celles des autres. Son objectif ? Aider les femmes et les hommes victimes de relations toxiques à trouver en eux la force d’avancer et d’aller de l’avant. Franche, solaire, drôle, lucide et intelligente, elle incarne à travers ses activités, la renaissance après des années difficiles. Forte d’un parcours hors du commun, elle se lance dans la musique avec brio et c’est à cette occasion que The Melting POP a décidé de lui poser quelques questions. Rencontre avec une femme ainsi qu’avec une artiste qui n’a pas sa langue dans sa poche mais qui parle et s’exprime pour dire des choses qui devraient être entendues par le plus grand nombre.
Salut Alice, on te connaît surtout pour ta carrière d’influençeuse. Cependant, aujourd’hui, tu te lances dans la musique. Comment fait-on la transition ?
On me présente souvent comme influençeuse mais ce n’est pas mon cœur de métier. Au départ, j’ai un master en communication et des agences de communication et de marketing. À côté de tout ça, j’ai toujours été créative. Dessin, poterie, chant, piano, je suis une touche-à-tout. La transition pour moi elle n’existe pas car j’ai toujours chanté. Le truc, c’est que je n’avais jamais pensé en faire un métier. Ça s’est fait par hasard. Un jour, la personne qui est aujourd’hui mon manager m’a contacté sur les réseaux pour me parler d’un projet. Par curiosité, j’ai écouté mais ce qu’il me proposait au départ ne me plaisait pas du tout alors j’ai refusé.
Tu as travaillé sur les castings de The Voice. Ça n’a jamais fait écho en toi de te présenter en tant que candidate ?
Absolument jamais (Rires) ! J’ai adoré cette expérience sur les castings de The Voice aux côtés de Bruno Berberes mais j’ai toujours eu une image un peu sombre des télés-crochets. Pour moi, dans ce genre d’émissions, avant d’y travailler je pensais que tout était truqué… Je ne dis pas que c’est une réalité, loin de là, mais ce qui me bloque avec The Voice, c’est le côté trop technique, quand tout est parfait, c’est trop lisse, sans émotions et moi ça ne me parle pas.
Tu disais avoir refusé ce qu’on t’a proposé de chanter au départ. Pourtant, tu arrives avec “PN J’ai fait le Job” ton premier single. Comment ça s’est passé ?
Comme je le disais, à la première écoute, je n’ai pas accroché au morceau. Le titre était bon, mais pas pour moi. Quitte à me lancer dans la musique, j’avais besoin de parler de mon récit de vie. De ce fait, j’ai proposé de réécrire la prod et de faire autre chose en racontant ma propre expérience et là mon manager m’a dit : “Ok, c’est un véritable tube ton morceau” (Rires).
Tu dévoiles ton intimité et ton combat à travers ce morceau même s’il reste énergique et pétillant. Comment fait-on pour se raconter et se dévoiler de la sorte ?
Mon histoire, je la raconte depuis longtemps sur les réseaux sociaux. Pour moi, c’est donc une simple page de plus. Un moyen supplémentaire de faire entendre cette histoire importante. Ça fait longtemps que j’ai mis des mots sur mes maux. Cependant, je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde. La plupart du temps, les témoignages de personnes ayant vécu ce genre de douleur sont très sombres, très poignants. À travers “PN”, je voulais leur dire autrement et de manière plus joyeuse qu’on peut s’en remettre et qu’elles vont s’en remettre. Je ne veux dénoncer personne, je veux juste porter un message d’espoir.
Aujourd’hui, on remarque dans ta voix, tes projets, ta manière de t’exprimer toute la force de caractère et la sensibilité que tu as acquises grâce à ton expérience. Que dirais-tu aux personnes qui sont toujours sous emprise ?
Déjà, je pense qu’il est important de signaler que les femmes ne sont pas les seules victimes de ces violences. Des couples gays, hétéros, lesbiens vivent aussi ce genre de situation et personne n’est à l’abri. Souvent, je me suis rendu compte que les victimes de violences physiques ou morales sont des personnes avec un fort potentiel intellectuel, avec beaucoup de sensibilité. On ne reste pas dans ce genre de relation parce qu’on est faible. On reste par empathie, parce qu’on se dit que l’autre va changer. Mon message, c’est vraiment de dire à ceux qui ont vécu ou qui vivent ce genre de relation qu’ils ont un potentiel et une arborescence sans limite. Peut-être qu’ils sont au plus bas à l’heure actuelle mais peut-être que demain, ils seront de grands peintres, de grands artistes, des managers... je suis sûr que tous ont la clé en eux. Se défaire d’un pervers narcissique, c’est puiser en soi une force surhumaine pour la suite. Il y a parfois de la chance dans le malheur même si c’est compliqué de le voir lorsqu’on est dedans.
Tu as également beaucoup d’auto-dérision sur tes réseaux sociaux. D’où ça te vient ?
Je suis en accord avec moi-même tout simplement (Rires). Par exemple, on critique souvent les femmes qui ont la poitrine refaite mais moi, j’ai signé pour mes prothèses mammaires donc je ne vois pas pourquoi je devrais en avoir honte. Pour certains, je suis une abrutie parce que je suis refaite, je trouve ça aberrant mais je préfère en rire. En France, soit tu portes un tailleur et tu travailles dans une grande entreprise soit tu es méga-bonne et on te réduit à la nana qui joue à l’influençeuse sur les réseaux sociaux. Je suis féministe ce qui signifie que je suis à l’égal de l’homme… Je ne vais pas commencer à faire de la misogynie à l’envers. Je ris de moi, je suis pulpeuse, je suis sur les réseaux sociaux et pourtant, je peux aussi faire entendre ma voix et tant pis si certains continuent de croire que c’est impossible, je continuerais d’essayer en espérant faire évoluer les mentalités. (Rires)
Tu étais en studio récemment… Tu vas poursuivre sur ta lancée ?
Oui, toujours avec légèreté et toujours avec de l’argot pour tenter de parler aux plus jeunes. Mon objectif, c’est vraiment de faire passer des messages engagés en utilisant ce qui fonctionne sur les réseaux, ce qui marche en streaming. Si je sors un titre de variété ça fera peut-être plaisir à 2 ou 3 ménagères mais je ne pense pas que mon public et ceux que j’essaye de toucher iront m’écouter. (Rires).
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