Les critiques sur le grill : Rae Morris, James Bay


Comme deux lignes parallèles qui tracent leur chemin sans jamais se rencontrer, les carrières de Rae Morris et de James Bay se construisent avec de nombreuses similitudes. Pour cause, à chaque fois qu’ils sortent un nouvel album, les deux anglais le publient la même année. Tout d’abord, c’est avec des premiers opus parus en 2015 qu’ils ont conquis le cœur du public. Ensuite, ils ont tenté de confirmer le tir en 2018 avec des seconds projets qui ont eu plus de mal à s’imposer. Et puis, comme pour confirmer l’expression “jamais deux sans trois” et comme pour marquer le coup de ce parcours miroir, ils ont tous deux sortis leur troisième album le même jour. Parus ce vendredi 8 juillet 2022, “Rachel@Fairyland” de Rae Morris et “Leap” de James Bay sont passés dans nos oreilles et on vous en dit plus sur ces deux albums. Lorsqu’on a découvert les artistes à leurs débuts, nous avions été totalement séduits… Leur univers respectif a désormais évolué et on en parle dans les critiques sur le grill.

Rae Morris - James Bay

Rae Morris prend un nouveau départ sur Rachel@Fairyland

Avec son premier album “Unguarded” paru en 2015, Rae Morris évoluait dans un style electro-POP. Bien accueilli en Angleterre, le disque avait été suivi 3 ans plus tard, de “Someone Out There”, un disque plus lumineux, plus POP, plus ouvert sur les autres. Malheureusement, le projet n’a pas trouvé son public et l’artiste a alors été lâchée par son label Atlantic Records. Suite à cela, Rae Morris s’est remise en question. Malheureuse depuis plusieurs années, elle avait perdu le goût d’écouter et de faire de la musique. La raison, les contraintes imposées par son ancien label. Guidée et positionnée sur des sonorités qui n’étaient pas celles qu’elle souhaitait défendre, la chanteuse s’est fourvoyée pour honorer ceux qui lui avaient offert la chance de débuter sa carrière. Libérée après la fin de son contrat, elle a dû prendre le temps de se retrouver. Inspirée pas son anxiété et ses angoisses, son troisième album “Rachel@Fairyland” est, en ce sens, bien différent de ce qu’elle avait pu proposer auparavant. Plus doux, moins accessible, le disque est une plongée dans un univers onirique au sein duquel elle a dû se reconstruire pour avancer. Devenue mère de son premier enfant, elle s’est aussi servie de sa maternité pour apporter de la poésie et du contraste à ses mots. Sur ce disque, les failles de Rae Morris sont apparentes, ses racines anglaises vibrent plus que jamais et la sincérité est exacerbée. Cependant, et malgré la beauté des textes et de la production, l’ensemble est peut-être trop lisse et trop hermétique pour véritablement séduire un large public. Désormais signée chez Sony, la chanteuse se libère mais la musique est un art complexe et malgré la beauté globale du disque et en dépit d’un épanouissement flagrant, la connexion avec les autres n’est pas aussi évidente que par le passé.

La note : 11/20 - un disque doux mais (trop) personnel

James Bay tente de renouer avec ses racines sur l’album “Leap”

Lorsqu’on a découvert James Bay en 2015 avec "Chaos & The Calm", le coup de cœur fut immédiat. Entre rock et folk, l’artiste anglais construisait un univers aussi puissant que bouleversant. Hélas, avec son second album “Electric Light” paru 3 ans plus tard, il peinait à confirmer le tir. Plus produit, plus électrique, plus expérimental mais moins habité, le disque ne nous avait pas séduit, et il en fut de même pour le grand public. Vendu à 60.000 exemplaires en Angleterre contre plus de 800.000 pour le premier, le disque fut considéré comme un échec malgré une certification d’argent et une seconde place dans les charts. Quatre ans plus tard, comme l’exige la loi des séries, James Bay revient donc avec un troisième album annoncé comme un retour aux sources. Intitulé “Leap”, ce nouveau projet est en effet, très éloigné de l’ADN électrique du second album. Plus organique, “Leap” est un album sans fioriture et sur celui-ci, James Bay semble avoir voulu explorer sa vulnérabilité. Amateur de guitares et de jolis textes, le chanteur à la voix torturée chante ses amours, ses démons et sa solitude. Cependant, il y a aussi dans la tracklist de “Leap”, une certaine forme de chaleur et d’optimisme qui vient alléger l’ensemble tout en permettant à l’artiste d’élargir son champ des possibles. Loin d’être aussi efficace que l’excellent “Chaos & The Calm”, ce troisième opus a le mérite d’offrir de belles propositions (“One Life”, “Save Your Love”, “Right Now”) et sans être un opus marquant ou fédérateur, il reste cohérent et agréable. On n’y reviendra pas forcément tous les jours mais il est la preuve que l’artiste qui nous avait éblouis n’est pas forcément parti très loin !

La note 12/20 : un album sincère mais pas inoubliable

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