Goldie Boutillier et l'album "Emerald Year" : l'histoire tragique d'un talent piétiné par l'industrie
Derrière chaque artiste, il y a une histoire, un parcours. Plus cette trajectoire est singulière, plus l’artiste est inspirant et souvent, c’est de la douleur que naissent les plus beaux projets. Avec son nouvel album “Emerald Year” à paraître dans les prochains mois, Goldie Boutillier promet de se servir de son vécu et des moments difficiles qui ont jalonné son parcours artistique et personnel pour illuminer son art. Arrivée dans l’industrie musicale il y a de cela bientôt 20 ans, elle n’a pas toujours eu la chance de faire les bonnes rencontres mais sa passion semble en être ressortie intacte… Un parcours compliqué mais une artiste pleine de résilience à découvrir maintenant sur The Melting POP.
Goldie Boutillier : des débuts chaotiques dans l'industrie de la musique
Comme de nombreux artistes, c’est dès son plus jeune âge que Goldie Boutillier se découvre une passion pour la musique. Née dans une petite province du Canada en 1985, elle fait ses premiers pas sur scène à l’âge de 5 ans dans la chorale de son village. Par la suite, elle apprend le piano, la guitare, commence à écrire ses premiers textes et à l’âge de 20 ans, elle décide de faire ses valises afin de tenter sa chance à Los Angeles. Très rapidement, sa voix et son physique lui permettent de se démarquer. Tour à tour mannequin ou encore DJ, elle fait son nid aux États-Unis et en 2011, le label Interscope décide de lui offrir son premier contrat. Sous le pseudonyme My Name Is Kay, elle débute sa carrière dans un univers pop-dance qui colle au son de l’époque et son équipe la présente alors comme la rencontre entre les univers de Kesha et Lady Gaga. En guise de premier single, elle sort un titre nommé “My Name Is Kay” et dans les mois qui suivent, l’artiste enchaîne les collaborations avec Diplo, Steve Aoki ou encore pour la bande originale de Pitch Perfect. Hélas, Goldie n’est pas très fan de la case dans laquelle son label décide de l’enfermer. Pire encore, son premier album “My Name Is Kay” sort dans l’indifférence générale et pendant plusieurs années, l’artiste va se retrouver bloquée par un contrat qui l’empêche de faire ce qu’elle souhaite réellement. Dans un mini documentaire paru en début d’année sur sa chaîne YouTube, elle déclare : “personne dans le label ne savait que j’étais une artiste”. Déshumanisée et réduite à un rôle qui ne lui correspond pas, elle perd foi en sa passion et ce n’est que des années plus tard qu’elle réussit à s’extirper de son contrat.
Goldilox : un projet pour affronter la douleur
Déboussolée par plusieurs années compliquées chez Interscope, Goldie est au plus mal lorsqu’en 2014, elle doit faire face au décès tragique de meilleure amie. Meurtrie par cet événement et alors qu’elle séjourne à Paris pour un projet musical qui ne verra jamais le jour, elle décide de se plonger dans l’écriture. Sans argent, sans espoir et sans sa meilleure amie, elle écrit à cette époque plusieurs chansons qui sortiront deux ans plus tard, en tant que Goldilox, sur un EP nommé “Skin”. Produit par une équipe de producteurs français qui croient fortement au potentiel de Goldie, les titres sont un exutoire qui permet à la chanteuse de retrouver foi en sa passion. Dans une interview parue en 2020, elle déclare que Paris lui aura sauvé la vie et que dans cette ville, elle a retrouvé sa créativité. Mieux encore, elle déclare s’être ressentie artiste et chanteuse pour la première fois depuis longtemps. À la suite de ce projet, qui ne rencontre malheureusement pas le succès escompté, Goldie va tenter de se reconstruire et si elle publie entre 2016 et 2020 une poignée de singles ainsi qu’un EP nommé “Very Best”, c’est une introspection plus profonde et plus longue qui va lui permettre d’enfin panser ses blessures.
Goldie Boutillier : guérir les autres après s'être guérie soi-même
En 2020, alors que la pandémie pousse le monde à se renfermer sur lui-même, Goldie décide d’abandonner le projet Goldilox afin de laisser place à celle qu’elle est réellement. Plus mature et enfin en phase avec son histoire. Elle prend alors son véritable nom de famille comme nom de scène. L’objectif ? Revenir aux fondamentaux et surtout recréer de la musique en reprenant à la base ses inspirations. Bercée par Dolly Parton ou encore Tammy Wynette, elle souhaite revenir à un style plus organique, plus country et surtout remettre les instruments et son histoire au centre de la scène. Amorcé par l’EP “Cowboy Gangster Politician” qui donnait déjà une idée des sonorités que la chanteuse souhaitait désormais explorer, ce style plus viscéral prendra bientôt vie sur un nouvel album à paraître dans le courant de l’année 2023. Intitulé “Emerald Year” en référence à une sorte de résilience accrue qui habite aujourd’hui sa musique, l’album est actuellement défendu par les titres “Pretenting” ou encore “Psycho”. Cependant, le projet se veut beaucoup plus personnel et dans le documentaire qu’elle a publié sur sa chaîne Youtube Goldie Boutillier dévoile le côté sombre de l’industrie. De fait, outre un contrat destructeur avec Interscope et la perte de sa meilleure amie, elle promet de se confier sur le harcèlement sexuel et moral qu’elle a vécu durant son adolescence ainsi que sur le métier d’escort. Contrainte durant ses années à Los Angeles de se vendre pour gagner sa vie, Goldie Boutillier veut plus que jamais dédramatiser la honte. Tragique, romantique, glamour et mélancolique, voici les mots qu’elle utilise pour décrire l’album “Emerald Year”, un projet symbolique, qu’elle désire sortir afin de guérir les autres après s’être guérie elle-même.
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