Le chanteur Marius se confie en interview : "Secret", concert et projets à venir

On l’écrivait déjà dans son portrait paru ici même il y a quelques mois mais pour nous, Marius est l’un des nouveaux grands talents de la scène musicale française. Artiste touchant à la plume poétique, il dessine depuis le début de son parcours, un univers romanesque et autobiographique qui raconte ses histoires tout en étant, quelque part, le reflet de celle des autres. Que ce soit en chantant sa passion sur “Vedette” ou encore une histoire d’amour torturée sur “Pardon”, Marius nous chante des histoires imagées qui captivent par de simples mots. Avec son nouveau single “Secret” paru il y a quelques jours, l’artiste réitère sa recette. Une nouvelle fois, à travers le texte d’une chanson, il délivre un message fort. Celui d’une romance secrète qui ne peut être dévoilée de peur d’être jugée ou gâchée. Actuellement en préparation d’un concert au Café de la Danse qui aura lieu à Paris le 23 février prochain, Marius a répondu à nos questions. Rencontre avec un artiste brillant, sincère et poignant. 

Bonjour Marius. Tu es de retour avec le single "Secret". Une nouvelle fois après "Pardon" et "Vedette", tu réussis à faire d'un simple mot, une grande histoire. Quel est ton secret, en ce qui concerne l'écriture ?

Déjà, merci beaucoup pour tous ces jolis mots. Je crois que mon secret en ce qui concerne l’écriture, c’est que c’est la partie la plus compliquée pour moi parmi tout ce que demande le métier d’auteur-compositeur-interprète. J’ai commencé la musique par le prisme du chant, de la danse et de la scène... C’est plus naturel pour moi d’être face à un public que dans un studio. L’écriture est venue assez tardivement dans ma vie (en 2019/2020), et encore aujourd’hui, je ne me perçois pas forcément comme un « auteur », ce qui est pourtant paradoxal, car j’écris ou co-écris toutes mes chansons. Les 3 titres cités plus haut ont tous été composé et écrit à plusieurs en studio, en partant de discussions et d’une base mélodique déjà présente. J’écris aussi seul chez-moi comme les titres « Gainsbourg » ou « Remords » que j’ai créé seul sur mon piano avant de les arranger en studio avec mon équipe. J’ai l’impression qu’écrire une chanson, c’est souvent un rendez-vous entre l’inspiration, le hasard, les artistes et le but est d’être le plus sincère possible.

J'imagine qu'il y a une grande part de vécu dans tes chansons. Où se situe la frontière entre romance et autobiographie ?

En effet, mes chansons sont très personnelles et racontent pour la plupart mes histoires. C’est la musique qui m’a permis de m’ouvrir plus sur mes émotions et mes expériences auprès de mes proches. Avant ça, je gardais tout pour moi et utilisais seulement la musique pour extérioriser. Finalement, ces chansons m’ont permis d’ouvrir des dialogues, d’être entendu, compris mais également de connecter avec de nouvelles personnes qui se sont retrouvées dans ce que je peux raconter. Certaines chansons sont aussi des extensions ou des versions romancées voire dramatisées (rires) d’expériences que j’ai pu vivre, que je mêle parfois même aux histoires de personnes qui m’entourent comme « Secret » par exemple.

Par le passé, tu t'étais déjà confié sur des sujets plus complexes que l'amour. Je pense notamment aux TCA. Comment réussis-tu à mettre en musique des choses qui te touchent autant ?

Pour "contrôle" » ça a été assez naturel. C’est la première chanson que j’ai écrite et composée avec l’équipe avec laquelle je travaille depuis 2 ans. Je savais que je voulais parler un jour de ce sujet en chanson. J’avais un « yaourt » de la chanson, c’est-à-dire une version sans paroles. Juste la mélodie à la voix et le piano, et un soir, j’ai écrit le texte dans mon lit à 2 h du matin sans trop savoir ce que ça allait rendre. C’était une forme de hasard, il n’y avait pas énormément de réflexion derrière. J’aime écrire sur des thèmes qui peuvent être durs, violents ou dérangeants car en tant qu’auditeur, j’aime beaucoup les artistes qui se livrent sans concession, qui nous invitent dans leur réalité, même la plus sombre.

En tant qu'auteur, compositeur, j'imagine que tu as dû grandir avec des modèles, des influences. Qui citerais-tu dans la liste de tes inspirations ?

J’ai grandi en écoutant beaucoup de pop américaine mais mes parents écoutaient beaucoup de choses différentes à la maison (Barbara, Gainsbourg, Springsteen, Nina Simone...). Avant 2019/2020, je ne prêtais pas vraiment attention aux artistes de variété française ni à leurs textes. Puis, j’ai connu une première rupture. Je me suis replongé dans les grands classiques de la chanson française et à ce moment-là, j’ai compris le sublime des paroles, et j’ai également connecté avec les nouveaux artistes de variété. Si je devais faire une liste de mes inspirations, je citerais Jacques Brel, Billie Eilish, Beyoncé, Iliona, Aznavour, Janie, Barabara mais ça change beaucoup et j’aime énormément d’artistes différents. 

Outre ta musique personnelle, tu travailles également avec d'autres talents de la scène française. Je pense notamment à Paola avec qui tu as travaillé sur "Vedette". Comment s'est passée votre rencontre ? Pourrait-on envisager une collaboration sur l'un de vos futurs projets ?

J’aime beaucoup écrire pour d’autres artistes, car on se met au service d’un projet qui n’est pas le nôtre et donc la pression est différente. Il y a moins d’enjeux personnels. C’est plus simple, je trouve. Paola et moi, on travaille avec la même équipe, ça a été très naturel de faire du studio ensemble. On se donne souvent des avis ou des coups de main sur des chansons si on a besoin. « Vedette » devait être pour elle à l’origine, je ne l’ai pas composée ou écrite en pensant la chanter un jour. Pour l’instant, chacun est concentré sur ses projets, mais on va continuer à travailler ensemble, à se conseiller, et si un jour ce travail débouche sur une collaboration alors tant mieux !

On t'a découvert grâce à la sélection française pour l'Eurovision il y a quelques années. Quels souvenirs gardes-tu de cette expérience ? Pourrais-tu retenter ta chance dans le futur ?

C’était très intense et effrayant. C’était ma première télé, ma première chanson, mon premier concours... Tout était nouveau. J’étais très stressé mais ça reste une expérience très enrichissante. Toutes les équipes et les candidats étaient bienveillants. À cause du stress, tout est très flou, mais j’en garde un bon souvenir ! Je ne pense pas retenter ma chance pour le moment, mais ne jamais dire jamais. 

Après plusieurs singles, on attend aujourd'hui un EP ou un album. Un nouveau projet est-il dans les tuyaux ?

Pour l’instant, je vais faire une petite pause sur les sorties musicales pour prendre le temps de créer et construire un nouveau projet. Je suis très inspiré. J’ai envie de passer du temps en studio pour chercher, créer beaucoup de musique, et la sortir quand le moment sera le bon. J’ai envie de dire plein de choses, il faut que je prenne le temps de le faire correctement.

L'autre événement de ton année 2024, c'est ton concert au Café de la Danse à la fin du mois. Que nous réserves-tu pour cette date ?

J’ai hâte d’être sur la scène du Café de la Danse. Comme je le disais plus haut, j’adore la scène, c’est ce que je préfère. Pour l’occasion on a réarrangé les titres avec un quatuor à cordes, mais également d’autres surprises. Je vais jouer mes titres déjà sortis ainsi que des nouveaux. Je pense que ça va être une belle soirée !