#Critique : Dua Lipa dans sa zone de confort sur “Radical Optimism”
Et voilà, après Taylor Swift et Beyoncé qui ont tout explosé sur leur passage avec la sortie de leur opus respectif, c’est au tour de Dua Lipa d’entrer dans la course. Attendue au tournant suite au succès mondial de son second opus “Future Nostalgia”, la chanteuse anglaise revient avec “Radical Optimism”, un album qu’elle qualifie de solaire et psychédélique. Vendu comme un tournant artistique et comme un renouveau dans sa carrière, le projet tient-il ses promesses ? On en parle maintenant sur The Melting POP.
Un projet très attendu
Le 27 mars 2020, alors que la planète se cloisonnait pour faire face à la pandémie, Dua Lipa sortait “Futura Nostalgia”, un album désormais culte qui a fait d’elle une popstar internationale de premier rang. Doté d’une énergie disco ravageuse, le projet a fait le tour du monde et suite à ce succès, nombreux sont ceux à avoir essayer de surfer sur la tendance lancée par la chanteuse. Novateur et considéré comme l’un des meilleurs albums POP de la décennie par de nombreux médias, “Future Nostalgia” a ensuite eu droit à une version remix qui comportait des featurings avec Gwen Stefani, Madonna et Missy Elliott mais aussi à une version deluxe qui renfermait quant à elle, des collaborations avec Miley Cyrus ou encore Angèle. Qu’importe sa forme, le disque a bénéficié d’un parcours sans fausse note et durant plus de deux ans et demi, l’interprète de “Physical” a porté et défendu son projet à travers la planète. Sixième album le plus streamé de l’histoire sur Spotify, le projet s’est, à ce jour, vendu à plus de 4 millions d’exemplaires à travers le globe et c’est suite à ce raz-de-marée que “Radical Optimism” débarque dans nos oreilles. Consciente d’être attendue au tournant, Dua Lipa revient avec un projet fort et cohérent qui fait le job sans réellement tenir tous ses engagements.
"Radical Optimism" : la review
Au départ, il y a avec “Radical Optimism”, la promesse d’un album très différent que ce qu’avec pu être “Future Nostalgia”. De fait, après avoir exploré et ravivé le disco, Dua Lipa voulait avec son album, faire voyager son audience au cœur des années 70. Inspiré par la vague psyché et majoritairement produit par le leader de Tame Impala et Andrew Wyatt, le disque devait, de par ses sonorités, lancer un nouveau mouvement musical, une nouvelle dynamique artistique. Pourtant, lorsque les premiers singles sont parus (“Houdini”, "Training Season”, “Illusion”) et bien que ceux-ci se démarquent musicalement de l’ère précédente, force fût de constater que le tournant entrepris par la chanteuse n’était pas aussi prononcé que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Toujours très chargées en synthé, les instrumentations des trois morceaux s'éloignent certes du disco mais l’esthétique psyché n’est pas instantanément flagrante. Sur le reste de l’opus qui ne se compose que de 11 pistes pour une durée de 36 minutes, difficile également de percevoir l’ADN et les couleurs annoncées par la chanteuse dans ses interviews. De fait, comme si elle ne voulait jamais réellement faire le grand saut, Dua Lipa tente sur “Radical Optimism”, quelques incursions plus 70’s (“Falling For Ever”, “These Walls” “Maria”) mais le tout reste très léger et les quelques effets sonores qui parcourent l'opus (solo de basse, batterie électrique,...) ne sont pas suffisant pour en faire un projet radicalement psychédélique. Globalement, le disque sonne donc davantage comme un album POP assez générique et synthétique (“Happy For You”, “Anything For Love”) et bien que cela ne soit pas désagréable, on regrette bien souvent de ne pas se sentir davantage déstabilisé par la proposition. Malgré tout, l’artiste sait comment faire de la POP efficace et il ne faut pas longtemps pour que les chansons et les refrains ne fassent leur effet. Instinctives, les productions de Dua Lipa sont évidentes, catchy, entêtantes et une fois passé le petit sentiment de déception qui ressort de la première écoute, il est impossible de ne pas revenir sur certaines pistes. Frais, léger et solaire, “Radical Optimism” aurait gagné à être annoncé avec moins de prétention et l’artiste aurait aussi pu sortir davantage de sa zone de confort. Pour cette raison, le projet n’aura certainement pas la même longévité, le même accueil et la même ferveur que “Future Nostalgia” mais la recette fonctionne. À titre de comparaison, l’album nous laisse le même sentiment que nous avait laissé “Prism” de Katy Perry lorsqu’il a dû succéder à “Teenage Dream”. Pour faire simple, il s’agit d’une bonne suite mais le premier-né est et restera, une masterpiece difficile à égaler !
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