#Critique : Lana Del Rey fait ce qui lui plaît sur “Norman Fucking Rockwell”


En 2017, c’est avec le sublime et soigné “Lust For Lifeque Lana Del Rey séduisait son public. Plus proche de son premier album, le projet a été porté par les singles “Love” ou encore “Lust For Life” en featuring avec (le phénomène du moment), The Weeknd et ce sont au total plus de 900.000 exemplaires qui s’en sont écoulés dans le monde. Avançant à son rythme et selon ses envies, l’artiste a par la suite annoncé un nouvel album à l’automne 2018 et c’est près d’un an plus tard que le projet débarque enfin. Intitulé “Norman Fucking Rockwell”, l’opus est le sixième de la chanteuse Américaine qui semble avoir décidé de suivre son instinct plutôt que les diktats de l’industrie musicale. Chronique d’un projet “lanadelresque” … en dehors des conventions ou presque. `

Lana Del Rey propose un sixième album à son image et sans surprise
Lana Del Rey propose un sixième album à son image et sans surprise 

Une artiste unique et fidèle à elle-même

Personne n’en a jamais douté mais on peut maintenant le dire et le souligner à la craie, Lana Del Rey est dans le paysage musical actuel, un OVNI pour ne pas dire une artiste singulière avec sa patte et son caractère. Ayant nourri les influences de nombreux autres artistes (Wynona Oak, Zella Day, …), Lana a fait de son univers vintage, glamour et calfeutré, sa marque de fabrique et son fond de commerce. Pour cette raison, lorsque l’interprète de "Video Games” présente son sixième album, personne n’est réellement étonné et c’est peut-être là, la difficulté d’être une artiste de son calibre: Évoluer ou se cantonner au style qui a fait la différence et son succès, Lana Del Rey a fait son choix…

Du Lana Del Rey … par Lana Del Rey

Riche de 14 pistes, “Norman Fucking Rockwell” a été annoncé en septembre 2018 avec le single “Mariners Apartment Complex”. Suivi à intervalles irréguliers par “Venice Bitch”, “Hope is Dangerous Thing For A Woman Like Me To Have” ou encore “Doin’ Time”, le projet a été conçu par l’artiste avec la volonté de faire ressortir toutes les émotions et les envies qui sommeillaient en elle. Entourée pour ce faire de Jack Antonoff qu’on retrouvait déjà la semaine dernière aux commandes du dernier Taylor Swift, Lana Del Rey a suivi son instinct et selon ses dires c’est avec une aisance et une facilité déconcertante que le projet a pris vie. Très doué pour comprendre et déceler la nature des artistes avec lesquels il travaille, Jack Antonoff a en effet réussi à cerner l’essence même de Lana Del Rey, à savoir celle d’une icône glamour, hors du temps, qui chante l’amour, l’Amérique et ses blessures. Néanmoins, si on souligne une prise de risque évidente tant les morceaux refusent de répondre au format imposé par la radio et le streaming (la plupart des pistes durant plus de 4 minutes), force est de constater qu’il est difficile de trouver dans ce nouveau projet, un morceau qui sorte réellement du lot. Moins plat que “Honeymoon” qui avait déçu par sa linéarité, “Norman Fucking Rockwell” n’en reste pas moins un projet qui coche toutes les cases d’un album typique de Lana Del Rey. De ce fait, même si le projet nous berce et nous envoûte, grâce à des mélodies apaisantes, douces et romantiques, où l’amour est un sentiment aussi amer que délicieux, il est difficile d’être surpris par ce que nous propose la chanteuse. Trop ancrée dans son univers, Lana Del Rey propose ici un projet dans la moyenne. Certes, elle sort toujours autant du lot puisqu’elle reste la seule à pouvoir proposer un album de ce type sans paraître barbante sur la durée mais si on compare ce sixième opus avec ceux qui sont parus précédemment, il manque, à force de se répéter, quelques tubes évidents qui viennent changer la donne et faire de l’album un projet mémorable. Ainsi, là où “Born To Die” était un projet mythique, “Norman Fucking Rockwell” est simplement un disque de plus dans la discographie de l’artiste qui se cantonne à ce qu’elle sait faire de mieux, pour le plus grand plaisir de ses fans, pour elle… mais beaucoup moins le reste de son audience qui en attendait peut-être un peu plus.

La note : 13/20

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