Margo Price : enfant de la musique américaine
Si Sevdaliza nous a livré l’un de nos coups de coeur de l’année avec son opus “Shabrang”, il en est une autre qui nous a aussi fait grande impression un peu plus tôt cette année. En effet, avec “That’s How Rumors Get Started”, Margo Price nous a guidé sur les routes musicales de l’Amérique et nous ne pouvions pas résister à l’idée de vous parler d’elle et de sa musique.
Le succès après les tempêtes
Ayant fait ses armes dans plusieurs groupes de rock avant de se lancer en solo, Margo Price est la preuve formelle qu’il y a toujours raison de croire en de meilleurs lendemains. En effet, après avoir écumé durant de nombreuses années les bars de Nashville dans le but de vivre de sa passion, elle a enfin réussi avec son premier album paru en 2016 à s’épanouir grâce à son art. Décrivant son premier projet, comme l’une des premières choses positives qui lui soit arrivé dans la vie, l’artiste ne pèse absolument pas ses mots. Problèmes financiers, faillite familiale, alcoolisme, perte d’un enfant, dépression, prison, l’artiste de 37 ans n’a pas eu la vie facile et dans son premier opus, c’est toute la rage d’un parcours chaotique qu’elle a réussi à retranscrire en une oeuvre forte et cohérente. Salué par la presse Anglaise et Américaine et plus particulièrement par la scène country, l’album “On Midwest Farmer’s Daughter”, a permis à Margo Price de vivre une belle ascension. Suivi un an plus tard, d’un second opus (“All American Made”) beaucoup plus politique dans lequel l’artiste décrivait avec férocité et sur des accents country toutes les failles du gouvernement américain qui délaisse les plus démunis et dévalorise les femmes, le début de carrière de l’artiste américaine s’est déroulé sous les meilleurs hospices. Malgré tout, après ces deux beaux projets et toutes les critiques positives qui en ont découlé, Margo Price s’est sentie enfermée dans un genre et c’est pour cette raison qu’elle a souhaité sur son troisième album “That’s How Rumors Get Started” explorer de nouveaux horizons.
Un troisième album plus accessible
Après ses deux premiers opus très orientés country, Margo Price a eu l’impression d’être recouverte d’une étiquette. Rangée dans une case et catégorisée de chanteuse country, l’artiste de 37 ans ne renie pas ce qui lui a permis de trouver la voie du succès mais c’est avec nuance qu’elle tient à édulcorer la classification qu’on lui assigne. En effet, souvent considérée comme sexiste et raciste, la musique country est l’un des piliers de l’Amérique puritaine et c’est en partie pour cette raison que l’interprète de “Learning To Lose”, tient à désacraliser les barrières qui entourent trop souvent sa musique. Ainsi, sur son nouvel album paru en juillet dernier, Margo Price a ressenti le besoin de de s’éloigner d’un genre qui lui colle à la peau. Ancré des fondations country qui sont la base de son univers, le troisième opus de Margo Price s'agrémente aussi de quelques touches de rock (“Twinkle Twinkle”) et de pop (“Stone Me”) qui viennent aseptiser son univers sans le dénaturer. Plus accessible que ses prédécesseurs et peut-être plus adapté à un public néophyte en terme de musique country, ce troisième album peut parfois tendre aux propositions qui ont longtemps étaient celle que pouvait explorer une certaine Alanis Morissette (“Hey Child”, “Letting Me Down”). Très américanisée dans le sens country du terme tout en étant facile d’accès pour le public international, “That's How Rumors Get Started”, nous guide sur les routes les plus arides de l’Amérique du Nord tout en conservant la beauté des textes d’une artiste dotée d’une plume habile et captivante. Ainsi, au détour des 10 pistes qui composent l’album, c’est un road-trip digne d’un western qui se dessine devant nous et cette aventure musicale fait plus que du bien aux oreilles.
Commentaires
Enregistrer un commentaire