5 questions to : Katherine Aly #Pariah
Musicalement, Katherine Aly se décrit comme une artiste POP-alternative. Ayant choisi de ne pas choisir pour ne pas se restreindre ou s’enfermer dans un style, elle propose depuis quelques années, des titres aux sonorités diverses et variées. Jeune artiste grecque installée depuis quelques années en Écosse, elle tente peu à peu de se faire une place au soleil et récemment, c’est avec le puissant et engagé “Pariah” qu’elle a décidé de partir à la conquête du public. Souhaitant lutter à sa manière contre les discriminations, elle propose une nouvelle fois quelque chose de solide et à cette occasion, The Melting POP a décidé de lui poser quelques questions afin de mieux la connaître, mais aussi et surtout, pour partager avec vous un peu de son univers.
Salut Katherine, j’ai entendu dire que ta musique était jouée ici en France à la radio. Cependant, on ne te connaît pas encore beaucoup. Tu peux nous en dire plus sur toi ?
Salut ! Effectivement, j’ai été taguée sur Twitter par des radios françaises qui jouent ma musique mais je suppose que je vais devoir venir faire des lives pour toucher une audience plus large chez vous. Pour parler de moi, j’écris depuis presque toujours. Je suis venue en France en 2018 et j’y ai passé un agréable moment avec ma meilleure amie, j’adore les chiens et j’écris et enregistre ma musique avec mon producteur Marty Hailey qui a nommé son studio (Metro 13 Studio) en référence à la station de métro à Paris.
Tu viens de Grèce, mais tu as emménagé en Écosse il y a quelques années. Qu’en est-il de ta culture musicale ?
C’est vrai, je suis une fille grecque qui écrit et sort de la musique en Écosse. J’ai de la chance que ma musique soit diffusée à la radio et dans la presse ici. L’an dernier, j’ai été nominée pour le prix de la meilleure artiste féminine aux Online Radio Awards. Je ne m’identifie pas à un genre musical car mes chansons sont toutes différentes les unes des autres tout comme les versions lives. C’est cool de s’attendre à l'inattendu pas vrai ? Tu vas probablement ressentir des influences européennes dans mes chansons. Cependant, la plupart des gens ne sont pas capables de dire que je suis étrangère en écoutant seulement ma musique. J’aime mélanger les genres et j’écoute tous les genres de musique. On peut donc dire que ma culture musicale est un puzzle hétérogène.
Tu es chanteuse et auteure. Est-ce que tes écrits sont tous à propos de toi et de ton expérience de vie ?
J’écris mes propres textes. C’est aussi important pour mon art que la musique elle-même. J’aime parler de choses que j’essaie de comprendre à travers ma musique. C’est ma manière de communiquer et de me connecter avec les gens qui partagent la même expérience que moi. Je ne parle pas de choses trop spécifiques. Nous avons tous eu affaire, personnellement ou dans notre entourage, à des problèmes de santé mentale, à de la discrimination, à des ruptures dévastatrices ou à la perte d’un proche. Ce sentiment de vouloir célébrer, de se lever pour danser parce que tu ressens l’amour ou la chance d’avoir des amis extraordinaires malgré les faux pas et les malheurs, c’est un terrain d’entente entre moi et mon public. En partageant mes histoires à travers mes chansons, je me sens moins seule et j’espère qu’il en est de même pour ceux qui écoutent.
Il y a quelque chose de synthétique dans ton univers comme CHVRCHES ou Tegan & Sara. Il y a aussi quelque chose de fort et de profond à la manière de Freya Ridings ou London Grammar. Quelles sont tes inspirations musicales ?
C’est exactement ce que je veux faire actuellement ! J’adore London Grammar et j’aime beaucoup CHVRCHES également. Cependant, c’est compliqué de réduire mes influences à quelques artistes ou à des genres. J’ai grandi en écoutant beaucoup de classique et de la musique grecque traditionnelle. Ensuite, je me suis dirigée vers le rock à l’adolescence puis j’ai découvert Jeff Buckley. Jusqu’à aujourd’hui, “Grace” reste mon album préféré de tous les temps. À l’université, je suis tombée amoureuse de la musique électronique (Bonobo, Nils Frahm, Kiasmos). En ce moment, j’écoute du néo-jazz et du funk avec Lianna La Havas, Arlo Parks ou encore Joy Crookes mais aussi de la POP avec Jessie Ware et Rina Sawayama. Je fais souvent des playlists Spotify avec mes titres préférés donc regardez-les pour découvrir quels artistes m’ont influencé au fil du temps.
Ton dernier single “Pariah” est une chanson puissante sur la différence. Tu peux nous en dire plus ? Que signifie ce titre pour toi ?
“Pariah” est en effet, la chanson la plus forte que j’ai pu sortir. C’est très personnel mais avec un profond sens de la communauté. En tant que femme immigrée, j’ai bien évidemment été discriminée mais avec le clip, nous avons eu la chance de représenter d’autres types de sectarisme tel que le racisme, l’âgisme, la grossophobie et l’homophobie. Le directeur (Stuart Breadner), le producteur (Baz Schmaz) et moi avons eu l’idée d’utiliser la peinture corporelle pour écrire des insultes que les participants avaient entendus sur eux-mêmes. Au fur et à mesure de la vidéo, ils ont tous utilisé leurs mains comme un geste symbolique de l’effacement de la haine et de la stigmatisation. C’est dommage qu’en raison de son imagerie, les réseaux sociaux aient bloqué la vidéo malgré nos appels. Ce clip est exactement ce qui devrait être préconisé sur les réseaux sociaux. J’encourage donc tous ceux qui lisent ceci à se rendre sur la plateforme de leur choix afin de partager ça avec le monde.
Pour en découvrir davantage sur Katherine Aly et se plonger dans son univers, retrouvez sa playlist sur Spotify
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