Musique : Bientôt la fin du téléchargement légal ?
Il y a quelques années, on pensait déjà sur ce blog que le téléchargement légal de musique allait prendre fin. À tort, on prédisait la mort prochaine d’Itunes. Quatre ans plus tard, il est toujours possible d’acheter de la musique légalement sur Internet mais les derniers chiffres ne sont pas bons et alors que l’industrie de la musique retrouve peu à peu des couleurs grâce au streaming et grâce à un marché physique qui repart la hausse, on se demande pourquoi l’achat immatériel persiste encore.
La musique enregistrée : un marché en hausse
En 2021 aux Etats-Unis, tous les formats musicaux sont repartis à la hausse. Streaming, vinyles et cassettes réalisent des scores en augmentation par rapport aux années précédentes. En France, même constat, le streaming cartonne et les ventes de vinyles et de CD’s sont au plus haut depuis des années. Grâce à ce beau tableau, l’industrie musicale en général a vu sa croissance atteindre des niveaux plus que satisfaisant. Bien sûr, et même si on est loin des scores que pouvait réaliser l’industrie à la fin des années 90 et au début des années 2000, on ne peut que se réjouir de ce retour de flamme et ce même, si l’industrie du vinyle pourrait subir dans les mois à venir, une forte pénurie.
Les nouveaux horizons
Dans un paysage musical qui rapporte gros, Spotify, SoundCloud et TikTok réfléchissent déjà à la musique de demain. Ainsi, Spotify vient de breveter un système permettant de dénicher les futurs talents. Soundcloud commence à signer ses premiers artistes et tente de se positionner en tant que label indépendant. Pendant ce temps, TikTok se lance de son côté dans l’aventure SoundOn, une application qui souhaite à terme, faire vivre et conseiller les créateurs de contenus musicaux. Au sein de ce monde en mutation qui brasse énormément d’argent et qui tente de se renouveler, on pourrait penser que tout est rose. Hélas, une ombre subsiste, celle du téléchargement légal.
Le téléchargement légal : format d’une époque révolue
Au milieu des années 2010, le téléchargement légal était la source de revenus principale pour l’industrie de la musique. Avec des pistes coûtant de 0,99 € à 1,29 €, le marché avait trouvé un certain équilibre après le tragique épisode des plateformes de peer-to-peer. Numéro 1 sur le marché, Itunes annonçait même en 2010, soit 6 ans après son lancement, avoir permis l’achat et le téléchargement de plus de 10 milliards de titres à travers le monde. Emblème de toute une époque et de toute une génération, le titre digital était le moyen de faire monter rapidement dans les classements du monde entier, son artiste, son groupe préféré. De Katy Perry à Lady Gaga en passant par les Black Eyed Peas, le téléchargement légal était le symbole d’une POP digitale, abordable et internationale. Des années plus tard, le marché ne représente malheureusement plus rien. Avec le streaming, plus besoin d’acheter digitalement les titres ou les albums qui vous plaisent. Plus besoin de stocker sur votre Ipod ou votre lecteur MP3 des centaines de morceaux. Plus besoin non plus de perdre son temps à télécharger des données quand vous pouvez obtenir n’importe quel morceau en un claquement de doigts. Remplacé par Spotify ou encore Deezer, le téléchargement légal ne représentait plus en France, en 2021, que 2% du chiffre d'affaires global de l’industrie de la musique enregistrée. Aux Etats-Unis, même constat puisque le marché du téléchargement légal est revenu l’an dernier à son plus bas niveau depuis sa création en 2004. Conscient de ce tournant, Apple a lancé Apple Music pour concurrencer les géants du streaming. Outre-Atlantique, la plateforme est même devenue, la plateforme d’écoute numéro 1 devant Spotify qui continue tout de même d’être leader mondial du marché.
Vers une mutation NFT du téléchargement légal de musique ?
Alors, le téléchargement légal a-t-il encore un avenir ? Il est difficile d’y croire et même si la cassette, le CD et le vinyle connaissent une seconde vie, on imagine mal une œuvre dématérialisée retrouver un certain essor. Malgré tout, les NFT’s font de plus en plus de bruit, des artistes tels que Grimes, Steve Aoki ou encore Kanye West s’y sont déjà lancés… Et si vous pouviez posséder la seule et unique version numérique de votre morceau préféré, combien seriez-vous prêt à investir ?
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