Le vinyle : déjà en crise ?
Pourquoi le support vinyle d’un album ne sort pas toujours en même temps que la version CD ? Vous vous êtes déjà posé la question ? Revenu en force sur le marché, le vinyle a inondé les surfaces de ventes et pourtant, il semble parfois relégué au second plan et encore plus depuis quelques mois. La raison ? De gros retards de production liés à un manque de matière première… On vous explique tout sur The Melting POP.
Le vinyle : retour en grâce
Depuis 2015, les ventes de vinyles ne cessent d’augmenter à travers le monde. Longtemps délaissés au profit du CD, les 33 et 45 tours sont revenus en force grâce à une résurgence rétro mais aussi pour l’amour de l’objet. En France, alors que les disquaires se faisaient rares à l’horizon 2010, on compte aujourd’hui plus de 4 000 points de vente. En 2020, alors que le CD faisait perdre 20 % de chiffre d’affaires au marché physique par rapport à 2019, le vinyle affichait une progression de 10 %. Premiers consommateurs de vinyles, les moins de 35 ans ont porté aux nues des artistes tels qu'Angèle, AC DC ou encore Amy Winehouse, Billie Eilish et Clara Luciani. Redevenu le support à fournir pour satisfaire le public, le vinyle aurait pu poursuivre son ascension mais une anomalie s’est glissée dans le système : la pandémie.
Marché du disque et COVID-19
En 2020, la plupart des points de vente ont fermé leurs portes durant le premier confinement. À l’époque, le gouvernement ne considérait pas la musique, la lecture et la culture en général comme essentielles. Cependant, le problème est ailleurs car si une crise du vinyle se profile aujourd’hui, c’est à cause du manque de matière première à savoir… Le pétrole. Produit grâce à la transformation chimique du pétrole, le vinyle n’est en soit, qu’un vulgaire bout de plastique. Malgré tout, ce poison coûte cher et lorsque le monde a repris ses droits, c’est pour fabriquer d’autres choses et surtout pour relancer l’industrie automobile que les gouvernements du monde entier ont sorti du budget. Une nouvelle fois considéré comme “non-nécessaire", le vinyle a dû attendre son tour pour pouvoir reprendre du service. En décalage sur la production, les labels ont pris du retard sur l’arrivée en magasin et pour ne pas décevoir le plus grand nombre, certains gros vendeurs (Adèle, Ed Sheeran, …) sont passés en premier. Produits en grosses quantités, les œuvres de ses artistes ont encore davantage fait exploser un gap qui est aujourd’hui difficile à combler.
Hausse des prix
Associée à la hausse des prix du pétrole, une autre épée de Damoclès se dresse au-dessus du vinyle, la hausse des coûts de production. Très simplement, si la matière première coûte plus cher, les coûts de production augmentent et donc le prix en caisse également. Ainsi, si un vinyle chez un grand distributeur coûtait entre 20 et 35 euros avant 2020, il n’est aujourd’hui pas rare de voir ce prix croître d’une dizaine voire d’une vingtaine d’euros pour certains artistes. Là où le bât blesse, c’est que les producteurs de vinyles demandent souvent de produire en gros pour réduire les coûts et cela pénalise les petits artistes qui ne peuvent se permettre de presser plusieurs milliers de copies. Dans un système ou le marché du streaming défavorise déjà les artistes de niche, la crise du vinyle impact encore davantage leur business.
Des vinyles plus écologiques ?
Pour l’instant, la hausse des prix et les retards ne semblent pas avoir impacté la croissance du vinyle. Malgré tout, les usines de pressage sont dépassées et il n’est pas certain que le public acceptera encore longtemps de mettre la main à la poche. Aujourd’hui, certains investisseurs commencent à penser à l’éventualité d’un vinyle écologique produits à partir de matériaux plus sains pour la planète (algues, crustacés, …) mais la transition coûte cher et d’ici là, le marché a le temps de subir de plein fouet les conséquences de la crise.
Commentaires
Enregistrer un commentaire