Mabel : "fille de" ou artiste à part entière ? Quelles problématiques pour sa carrière ?

Le 15 juillet dernier, Mabel sortait son second album “About Last Night”. Trois ans après le beau succès de son premier album “High Expectations”, l’artiste anglaise tente donc de concrétiser son ascension dans le monde de la POP. Entré en seconde position des charts anglais, et ce, malgré l’absence de single porteur, “About Last Night” est comme son prédécesseur, un projet assez brouillon qui mélange de nombreuses influences sans véritablement réussir à trouver son propre équilibre. Fille de la chanteuse Suédoise Neneh Cherry et du producteur Suédois Cameron McVey, Mabel peine, malgré le talent de ses illustres parents, à trouver sa véritable voie. Alors simple “fille de”, artiste à part entière ou énième victime de l’industrie musicale ? On en parle sur The Melting POP. 

Mabel - about last night

Mabel : une artiste qui se cherche encore avec "About Last Night" 

Avec son second album “About Last Night”, Mabel déclare avoir voulu créer un projet qui rassemble et fait danser les gens. En effet, après des mois de pandémie, l’artiste de 26 ans a voulu se faire plaisir et à l’écoute du projet, on ne peut pas nier la démarche. Hélas, entre POP, EDM, disco-POP et soupçon de house, le projet manque de cohérence et de solidité. Qui plus est, aucun des singles choisis pour porter l’album n’a pris dans les charts et ceux-ci n’étaient pas forcément les meilleurs extraits de l’opus. Qu’à cela ne tienne, et même si elle a loupé son entrée dans les charts mondiaux et sur les plateformes de streaming, Mabel peut se consoler en découvrant que son second album débarque à la deuxième position des charts anglais avec un peu plus de 9000 ventes en première semaine. En dépit de cette bonne nouvelle, Mabel va devoir batailler pour imposer son œuvre sur la durée et l’échec commercial de ses derniers singles (“Let Them Know”, “Let Love Go”, …) pourrait être le premier signal d’une carrière qui fonce droit dans le mur. En effet, malgré le succès de son premier album porté par les titres “Don’t Call Me Up”, “Boyfriend” ou encore “Mad Love”, Mabel souffre d’une chose : elle n’a pas véritablement réussi à imposer son empreinte artistique sur la scène musicale. Pour beaucoup, elle n’est qu’une chanteuse POP parmi tant d’autres, pour d’autres son succès ne tient que sur des featurings dance et certains n'hésitent pas à la réduire sur le net, à son statut de “Fille de”. Notre conclusion : il y a probablement un peu de tout ça dans le manque d’assise de la jeune chanteuse.


Mabel : une mère, un père, un frère célèbres & beaucoup de collaborations 

Premièrement, et même si elle a connu un énorme succès mondial avec le tube “Don’t Call Me Up”, Mabel n’est pas, aux yeux du grand public, une artiste que l’on peut identifier rapidement. De fait, malgré son talent, ni sa voix, ni son style musical ne sont suffisamment ancrés pour lui permettre de marquer les esprits. Ensuite, Mabel est victime, malgré elle et comme cela peut être le cas pour des artistes telles que Rita Ora, RAYE ou encore Becky Hill, de son grand nombre de collaborations avec des DJ’s et producteurs en tous genres. De fait, à force de poser leur voix sur tout et n’importe quoi, les artistes mentionnées finissent pas se noyer dans la masse et bien que ces collaborations soient avant tout une stratégie destinée à les porter vers le grand public, elles se retournent bien souvent contre elles. Avant Mabel, RAYE et les autres, ce sont Kelly Rowland, Nicole Scherzinger et plus récemment Bebe Rexha qui ont fait les frais de ce type de collaborations et aujourd’hui, leur carrière respective sont toutes plus ou moins dans le rouge. Pour ne rien arranger, et même si cela a d’abord dû être un avantage pour elle et sa carrière, Mabel est la fille d’un célèbre producteur (son père est connu pour avoir travaillé avec Massive Attack, Portishead, Sugababes) et d’une grande légende la chanson : Neneh Cherry. Dans les médias, le statut de “Fille de” est souvent une arme à double tranchant et aujourd’hui Mabel est noyée au milieu de cette problématique. Avant elle, son demi-frère Marlon Roudette n’a pas forcément eu plus de chance. De fait, hormis le succès de son single “Big City Life” sur le projet Mattafix, l’artiste n’a jamais réussi à faire la différence.



Outre les différentes problématiques détaillées ci-dessus, Mabel est peut-être aussi, la victime d’une industrie qui laisse peu de place à la créativité de ses jeunes poulains. Fait-elle réellement la musique qu’elle a envie de faire ? Est-elle maître de sa direction artistique ? Rien n’est moins sûr et l’avenir nous dira si Mabel a les épaules pour s’imposer et perdurer dans ce milieu concurrentiel et exigeant.

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