#Critique : Demi Lovato - le paradoxe de la popstar qui criait au loup sur “HOLY FVCK”
Elle nous avait prévenus : Demi Lovato et la pop, c’est fini. Après des années à tenter de trouver sa place sur la scène POP, l’ex-star Disney a enterré les sonorités mainstream. Avec son huitième album, “HOLY FVCK”, la chanteuse tente d’exorciser son mal-être et ses émotions négatives pour donner vie à un projet plus incarné. Ses angles d’inspiration, le revival pop-punk qui inonde un certain pan de la scène musicale depuis quelques mois mais aussi, le métal ainsi qu’une colère interne qu’elle a, selon ses dires, trop longtemps gardée pour elle. Après plusieurs écoutes et un certain temps de réflexion, The Melting POP vous partage son avis sur ce nouveau projet !
"HOLY FVCK" : une œuvre, deux manières de l’appréhender
Si on prend le nouvel album de Demi Lovato et qu’on en reste aux fondements les plus simples de la critique, il est réussi. En effet, le disque est bien produit, cohérent et surtout il respecte les codes du genre qu’il souhaite aborder. Engagée dans son œuvre, Demi Lovato s’approprie à merveille l’ADN pop-punk qu’elle aborde sur “HOLY FVCK”. Sur ce point, toutes les critiques sont d’accord. De plus, les textes sont personnels et l’histoire de Demi Lovato ainsi que ses multiples traumas vont de pair avec la couleur sombre et les instincts rebelles de “HOLY FVCK”. Cependant, et c’est là que le bât blesse, lorsqu’on prend ce huitième opus et qu’on le replace où il doit être dans la carrière de l’artiste. Lorsqu’on le compare aux précédents disques de Demi et qu’on retrace les motivations qu’elle a pu défendre aux différents stades de son parcours, on ne peut s’empêcher de se demander si Demi Lovato trouvera un jour sa voie. Alors, on en revient à une question qui fâche dans le monde de l’art: faut-il dissocier l’homme de l’artiste ? Aussi, faut-il dissocier l’artiste de l'œuvre ? Si vous répondez oui à ces questions, une nouvelle fois “HOLY FVCK” est un bon album. Lorsqu’on répond que ce n’est pas le cas, tout se complique. En effet, puisque l’album est personnel, il convient donc de l’associer directement à l’artiste. De plus, avec “HOLY FVCK”, Demi Lovato a voulu chanter sa colère, ses blessures, ses erreurs de parcours, elle est donc directement impliquée dans l’histoire et dans le concept de sa création. Impossible donc, de la dissocier elle et son passé du rendu final de ce nouvel album. Lorsqu’on écoute l’album, plutôt que de le prendre simplement pour ce qu’il est, on pense aussi à ce que l’artiste a proposé par le passé. On repense donc à la manière qu’elle a eu de vendre son sixième album “Tell Me You Love Me”, un opus où elle disait tirer un trait sur les relations toxiques. On se souvient aussi de “Dancing With The Devil”, opus sur lequel elle prenait un nouveau départ, plus sain, plus fort, plus en phase avec elle-même. Aujourd’hui, tous ses travaux semblent désuets et une nouvelle fois, Demi Lovato affirme qu’elle a trouvé ce qu’elle voulait vraiment. Elle est revenue aux fondamentaux, aux sources de ce qui lui a fait aimer la musique. Si on découvrait Demi Lovato aujourd’hui, avec “HOLY FVCK”, on tomberait probablement sous le charme des failles de la chanteuse, l’empathie serait de mise pour son histoire, pour ses combats contre la drogue, l’alcool, les troubles alimentaires. Hélas, à l’image de l’enfant qui a trop crié au loup et que personne ne croît lorsqu’il arrive vraiment, on passe totalement à côté de “HOLY FVCK”. Réelle mise à nu ou énième tentative pour une artiste de vendre ses déboires, son histoire ? Que fera-t-elle si l’album ne marche pas ? Reviendra-t-elle à un son plus lisse en criant à tout-va qu’elle a trouvé la paix intérieure ? L’avenir nous le dira. À titre de comparaison et parce qu’elles sont toutes deux issues de l’univers Disney, Miley Cyrus a beaucoup mieux géré sa transition rock et chez elle tout semble plus sincère… Dommage pour Demi Lovato qui avait pourtant tout pour nous emporter avec elle.
Hello, je ne suis pas une fan de l'artiste, bien que j'apprécie certaine de ses chansons et surtout sa voix. Je comprends le point de vue de ne plus comprendre les déboires de Demi Lovato, qui semblait si mature dans TMYLM, puis qui rechute le coup d'après, puis reviens en force etc. Evidemment, cela peut-être épuisant de voir ces cycles revenir encore et encore sans jamais trouver de redemption finalement. Néanmoins je ne comprends pas trop le point de vue de l'article qui, pour moi, est maladroit dans sa compréhension de ce que représente la santé mentale. Les chanteurs de pop 'standards' chantent à chaque album des chansons sur l'amour, des paroles bateaux peu profondes, mais cela n'est pas considéré comme "crier au loup". En revanche, si on prend la décision de chanter sur des sujets lourds, alors il ne faut pas trop en parler sinon plus personne ne va plus y croire. Et bien cette pensée montre à quelle point il est important qu'elle continue à le faire. Les troubles, quels qu'ils soient, ne sont pas des émotions passagères qui disparaissent en claquant des doigts, certain d'ailleurs ne disparaissent jamais. Ce sont donc des luttes perpétuelles, des rechutes, et par conséquent des remontées. De mon point de vue, ce n'est pas 'cirer au loup', car ses troubles sont réels et avérés. Crier au loup, signifiant le fait de beaucoup parler pour se faire remarquer alors qu'il n'y a pas motif, ce qui ne colle pas ici au contexte. Cette artiste s'est toujours démarquée par des textes personnels, et je trouve cela fort de remettre en question la véracité de ses émotions, juste car elle en aurait déjà parlé dans le passé. Ce qui est justement intéressant, c'est de voir la différence entre un point de vue sur un sujet à 16, puis 20 puis 30 ans d'une artiste, et de voir ce qui fini par passer mais également les parties qui continuent à marquer. Finalement, c'est plutôt un exemple de la star qui a percée, mais qui est complétement instable du fait de ses pathologies, et qui n'hésite pas à le chanter comme elle le sent. Difficile de nier la sincérité je trouve sur des sujets si personnels.
RépondreSupprimerJe n'aurai pas pu dire ça mieux
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