La Zarra : le meilleur espoir de la France pour remporter l’Eurovision 2023 ?
Depuis quelques années, la France tente désespérément de déjouer le mauvais sort à l’Eurovision. Pour cause, depuis le sacre de Marie Myriam en 1977, le pays n’a plus jamais réussi à décrocher la victoire. Au fil des ans, les tentatives ont donc été nombreuses, et si Amir ou encore Barbara Pravi ne sont pas passés loin du sésame, on retient surtout les scores catastrophiques que le pays a récolté au cours des 25 dernières années. Cette année, la France tente une nouvelle fois de mettre toutes les chances de son côté et pour y arriver, c’est la Québécoise La Zarra qui a été appelée à la rescousse. En lice avec le titre “Évidemment”, la chanteuse venue du Canada espère marcher sur les pas de Céline Dion qui avait offert la victoire à la Suisse en 1988, lors de la 33e édition du célèbre télé-crochet européen.
La France et l’Eurovision : retour sur 25 ans de débâcle
Chaque année depuis 1977, Marie Myriam est invitée sur les plateaux de télévision à la veille de l’Eurovision. Premièrement, pour revenir sur sa victoire. Deuxièmement, pour tenter de comprendre la recette qui permettrait à la France de repartir à nouveau victorieuse lors du grand concours de l’Eurovision. En effet, derrière elle, et après que son titre “L’oiseau et l’enfant” ait convaincu l’Europe, plus aucun candidat et plus aucune chanson n’ont réussi à faire l’humanité. Au mieux, Patrick Fiori (1993), Natasha St-Pier (2001), Patricia Kaas (2009) et Amir (2016) ont atteint le top 10. Cependant, et malgré ces scores honorables, la France s’est souvent illustrée pour ses piètres résultats et ni les grandes voix (Sofia Mestari), ni les candidats de télé-crochets (Jonatan Cerrada, Amandine Bourgeois), ni les grandes stars (Anggun) n’ont atteint le sommet du classement. Pire encore, en tentant maintes et maintes fois de faire la différence avec des propositions osées ou décalées (Sébastien Tellier, Twin Twin, les Fatals Picards), le pays s’est pris les pieds dans le tapis et les participations de Lisa Angell ou encore Amaury Vassili ont fini de faire du concours, au mieux un événement burlesque, au pire une blague démodée qui sert simplement à faire perdre de l’argent au service public. Et puis en 2021, Barbara Pravi a crée l’événement avec “Voilà”. Très franco-français et inspiré par Édith Piaf, le titre a convaincu l’Europe mais derrière l’énergie de Maneskin, le pays et la chanteuse ont dû se contenter de la seconde place. Ayant remis de l’espoir dans le cœur de la France, cette très bonne position a été suivie en 2022 par l’échec du groupe Alvan & Ahez mais elle a néanmoins ouvert la voie, à la candidature cette année, de l’intrigante La Zarra.
La Zarra : la candidate parfaite pour stopper la malédiction de l’Eurovision ?
Najoua Belyzel, Indila, lorsqu’on demande aux fans de l’Eurovision qui serait le ou la représentant(e) parfait(e) de la France, ce sont souvent les noms de ses deux chanteuses mystérieuses et mystiques qui reviennent en masse. Représentant une forme de poésie à la française, les deux chanteuses sont peut-être aussi l’archétype moderne du genre de personnalité qui pourrait plaire au public de l’Eurovision. Populaires, énigmatiques, elles sont, en France et à l’extérieur des frontières de l’hexagone (et tout comme peut l’être Mylène Farmer à une autre échelle), des chanteuses qui réussissent à toucher, le public queer. Ce public, c’est aussi celui que l’on retrouve majoritairement dans les gradins de l’Eurovision. Souvent considéré comme un événement musical propice à l’ouverture d’esprit ou, comme un événement culturel qui prône l’éveil des consciences et à l’acceptation de la différence, l’Eurovision est un show musical, mais également, un événement politique duquel découle de nombreuses questions identitaires. Pour cette raison, respecter les valeurs du pays que l’on défend tout en parlant aux membres de la communauté LGBTQIA+ semble être le cocktail évident pour s’assurer la victoire. Comparée dès ses débuts à Édith Piaf, un emblème de la chanson française, mais aussi à Indila et Najoua Belyzel, La Zarra est donc sur le papier, la représentante parfaite pour prétendre au titre pour la France. Premièrement, son chant théâtral et incarné pourra séduire les puristes qui verront en elle, une version moderne de ce qu’Édith Piaf peut-être pour le public européen. Deuxièmement, le mystère autour de sa personne ainsi que l’enrobage mystique presque stratifié de son personnage scénique sont deux éléments qui font d’elle une énigme. Attiré par ce magnétisme, le public queer de l’Eurovision pourrait donc ériger La Zarra au rang suprême. Conscient qu’il avait peut-être manqué à Barbara Pravi une petite touche “funky” pour faire la différence, le comité français de l’Eurovision semble pour la première fois depuis longtemps avoir pensé à tout. Espérons simplement qu’il ne soit pas trop tard, comme ce fut le cas pour Bilal Hassani qui a probablement souffert de la victoire quelques années avant son passage d’une certaine Conchita Wurst…
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