Critique Ciné : “Thanksgiving” : le film d’horreur anti Black Friday

Après le joli succès au box-office américain du film “The Blackening” et alors que “Five Nights at Freddy’s” est le plus gros succès horrifique de l’année dans les salles de cinéma, un nouveau film d’horreur débarque sur grand écran pour tenter de nous faire frissonner. Intitulé “Thanksgiving”, le film surfe sur le retour en force des slashers pour tenter d’instaurer un nouveau masque dans la galerie de l’horreur. Sorti aux USA ce week-end, le film sortira en France le 29 novembre prochain. The Melting POP a pu assister à une avant-première et on vous en parle dès maintenant dans notre critique ciné.

Thanksgiving - film horreur - critique

Thanksgiving : un film inspiré d’une fausse bande-annonce

Aux USA, Thanksgiving est une tradition qui ouvre la période des fêtes de fin d’année. Devenu depuis quelques années, un levier commercial mondial qui se décline sous la forme du Black Friday, l'événement n’avait pas encore été pris à partie par un grand studio de cinéma américain désireux de générer des billets verts. Avec “Thanskgiving : la semaine de l’horreur”, le nouveau long-métrage d’Eli Roth, la plus célèbre des fêtes américaines devient le théâtre d’un massacre qui prend la forme d’un slasher sanglant. Dans les tuyaux des studios américains depuis plus d’une décennie Thanksgiving” était au départ l’un des 5 faux trailers diffusés dans le cadre la saga “Grindhouse(“Planète Terreur”, “Le Boulevard de la Mort”). Réalisées par de grands-maîtres de l’horreur, ces fausses bandes-annonces servaient à élargir l’univers imaginé par Robert Rodriguez et Quentin Tarantino. Très appréciés du public, les œuvres donnaient du crédit à la saga et en 2010, Robert Rodriguez décidait d'adapter sa fausse création (“Machete”) en un véritable long-métrage qui a même bénéficié d’une suite en 2013. 10 ans plus tard, c’est la fausse bande-annonce d’Eli Roth qui a droit à son propre long-métrage. Vendu comme un slasher old-school et sanglant, le film “Thanksgiving” reprend tous les codes du genre… Les bons comme les moins bons.

Thanksgiving : Un slasher sanglant bourré de défauts

Un an après qu’un mouvement de foule ait causé la mort de plusieurs habitants le jour du Black Friday dans un supermarché, un tueur masqué vient semer la panique pour se venger. Simple, le pitch de “Thanksgiving” est tout ce que l’on attend d’un slasher. De plus, avec le réalisateur de “Cabin Fever”, et “Hostel” à son bord, le long-métrage ne risquait pas de manquer d’hémoglobine et dès la scène d’ouverture, Eli Roth promet de nous en mettre plein les yeux. Particulièrement réussie car inattendue et frontale, l’introduction de “Thanksgiving” pose les bases d’un film gore qui n’épargnera rien au spectateur. Sans filtre et très visuelle, la violence est l’un des atouts du projet mais dès que le film se met en place, l'action ressemble davantage à une succession de saynètes gores qu’un à une réelle œuvre qui tente d’apporter de la profondeur et du crédit à ses personnages. Tous relégués au rang de victimes destinées à se faire dézinguer une fois l’attention centrée sur eux, les protagonistes de “Thanksgiving” sont à peine développés. En ce sens, et bien que visuelle, leur mise à mort reste le plus souvent anecdotique pour réellement nous impliquer. De plus, en voulant inclure dans son récit une satire du consumérisme qu’il traite avec humour et second degré, le long-métrage souffre de longueurs et hormis la dernière demi-heure qui est après l'introduction la partie la plus intéressante du film, on reste globalement sur notre faim. De fait, outre les motivations bancales du tueur, le film ne réussit pas à donner assez de substances à ses personnages pour réellement faire d’eux des sources d’empathie. Caricatural, trop riche, le casting de “Thanskgiving” n’est là que pour servir de chair à pâté et la présence de la TikTokeuse Addisson Rae (principal levier marketing du film) est certainement l'élément le plus secondaire du scénario.

“Thanksgiving 2” : déjà dans les tuyaux ?

Malgré cette critique et ses défauts, “Thanksgiving” est loin d’être un mauvais divertissement. De fait, une fois le récit terminé, on se dit que le film aurait davantage eu sa place sur une plateforme qu’au cinéma et pour une soirée entre amis sans prise de tête, ce petit slasher fera l’affaire. Néanmoins et parce qu’il est destiné à devenir une franchise, le long-métrage loupe son entrée en scène. Pas encore confirmé par son producteur ni par les studios, “Thanksgiving 2” serait déjà en réflexion mais il faudra muscler l’intrigue et les personnages pour réussir à en faire un projet de qualité…

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