Flora Fishbach : l’anti-conformisme à l’état pur sur “Val Synth”

Sur la scène musicale française, il n’y en a pas deux comme elle. Insaisissable et audacieuse, Fisbach a prouvé avec ses deux premiers albums qu’elle était de celles sur qui il fallait compter pour bousculer l’ordre établi sur la scène musicale française. Dès ses débuts et alors qu’elle était signée en major, elle mettait un point d’honneur à rester fidèle à ses influences fantasques et décalées. Aujourd’hui indépendante, elle revient sous son nom complet et cette fois, le curseur est poussé à son paroxysme pour notre plus grand plaisir !

Après “À ta Merci” et “Avec les Yeux”, deux premiers albums distribués par Sony Music France, la mystérieuse et charismatique Flora Fishbach récupère son indépendance ! Désormais signée sous sa propre structure “Creature”, l’artiste française se libère et décide avec son 3e opus “Val Synth” (à paraître ce vendredi 12 septembre) de n’en faire qu’à sa tête. Habituée aux sonorités baroques qu’elle dépoussière à la perfection, l’artiste s’amuse au détour des huit pistes qui composent son projet à étirer son univers comme un élastique infini. Sur ses nouveaux morceaux, Flora ose la distorsion, la folie, le burlesque et bien que les titres “Rends-moi ma vie” ou encore “Comme Jean Reno” semblent avoir été pensés pour faire le lien avec ses premiers projets, le reste n’entre dans aucune case. En effet, passé ces deux morceaux qui ouvrent l’album, l’artiste ne respecte plus aucun code et de pistes en pistes, c’est une galaxie d’horizons qui se dresse devant nous. Comme si elle avait voulu lier sa passion pour la musique rétro à son amour pour l’alternatif et le psychédélique, l’artiste enchaîne les propositions audacieuses qui ne laisseront personne indifférent. Ainsi, du très excentrique “La Machievala” qui joue avec les nerfs de l’auditeur en passant “Meryl Streep Libre”, ce sont tour à tour des onomatopées ou encore des pistes instrumentales pleines de mystère qui habillent sa proposition. Qu'a-t-elle voulu transmettre, que raconte son projet ? Les questions restent en suspens et c’est justement cet art brut et habité qui fait la force du projet. En dehors du cadre, Flora Fischbach incarne l’anticonformisme à l’état pur. Chez elle, rien n’est fait pour correspondre à la norme ! Comme si elle se fichait des critiques et du qu’en dira-t-on, elle laisse parler ses sens pour délivrer non pas un album, mais une performance musicale rare et sincère. Certains jugeront le projet loufoque, d’autres trop simple si l’on s’en réfère uniquement aux paroles (“Des Bêtises”, “Mon Copain”) mais il y a dans “Val Synth” une âme intrépide et vaillante pleine de détermination qui brouille les radars et brise tous les codes. On mentirait si on disait qu’on écoutera le projet en boucle, mais en tout cas, à chaque fois qu’on le lancera, on se laissera aller à s’oublier, à danser, sans chercher à intellectualiser ce que l’art a de plus beau, la liberté et la désinvolture !