Djebril Slatni confirme et se révèle sur son 1ᵉʳ EP “Attraction” 


Depuis sa sortie de la Star Academy, c’est avec intérêt que nous avons écouté les projets de Djebril. Vif, mordant et toujours singulier, le jeune artiste a, à chaque fois, réussi à nous séduire grâce à une sincérité débordante mais aussi grâce à une direction artistique claire qu’il n’a jamais perdue de vue. Avec son premier EP “Attraction” paru ce vendredi 14 novembre, le chanteur confirme et se révèle sur un projet à la fois cunt et fort de sens.

Djebril Slatni - Attraction

Quand on repense au fait que Djebril a failli être éliminé en première semaine lors de sa saison de Star Academy mais qu’il a été sauvé par ses camarades, on pousse un ouf de soulagement. En effet, parce qu’il n’a jamais rien lâché, il a réussi à se hisser jusqu’à la tournée et son statut d’outsider lui a également permis de séduire toute une frange du public sensible à ses failles et à sa détermination. Pas comme les autres, le jeune chanteur a fait de sa différence un mantra et son premier EP “Attraction” est à ce jour la plus belle victoire de son parcours. Pour cause, sur ce projet riche de 9 pistes, celui qui vient à peine de fêter ses 25 ans se révèle à la fois féroce et vulnérable. Parties intégrantes de sa personnalité, ses deux adjectifs sont le témoignage de son vécu et par conséquent, ils se reflètent dans son art. D’un côté, la fierté d’un être puissant qui joue avec ses atouts pour révéler avec hargne son côté cunt et tourmenté (“Mieux qu’elle”, “Obssession”). De l’autre, un humain trop souvent pointé du doigt qui se questionne sur son existence, son genre et sa place dans le monde parce qu’on lui a trop souvent fait comprendre qu’il n’entrait pas dans la norme. Sur ce point, Djebril lance les hostilités avec l’excellent “Cirque” où il se chante en bête de foire, mais là où il tape dans le mille, c’est avec l'enchaînement “Naître un Homme”, “Ni une Femme”. Avec ces deux morceaux, l'artiste qui n’est fait pour aucune case, dénonce la misogynie et la pression sociale qu’il ressent depuis la naissance à cause des codes genrés d’une société qui ressent le besoin viscéral d'étiqueter chaque individu. Avec ces deux textes, Djebril raconte son histoire mais celle-ci sert également de miroir à celles et ceux qui ne se sont jamais retrouvés dans les standards binaires et dépassés d’un monde qui refuse d’aller de l’avant. Totalement indépendant, l’artiste livre un projet soigné et fort de sens. Loin des standards de l’émission qui lui a permis d’entrer en connexion avec le public, Djebril Slatni s’envole, se révèle… Ainsi, quand son EP se clôture, on se dit que la scène musicale française a besoin d’artistes comme lui, ceux qui racontent de vraies histoires, de vrais combats, ceux qui s’amusent, ceux qui osent, ceux que l’on entend pas assez.



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