#Critique : Lana Del Rey fidèle à elle-même sur “Chemtrails over the Country Club”

Le 19 mars 2021, Lana Del Rey sortira “Chemtrails over the Country Club” son sixième album. Faisant suite à “Norman Fucking Rockwell” paru en 2019, l’album a, comme son prédécesseur, été conçu en compagnie de Jack Antonoff et il résonne donc comme une suite logique dans le parcours de la chanteuse. À mille lieues de vouloir courir après le succès, Lana Del Rey poursuit donc son chemin et The Melting POP a posé une oreille sur ce dernier album. 

Lana Del Rey - Chemtrails Over The Country Club


Lorsqu’elle a débarqué en 2012 avec l’album “Born To Die”, Lana Del Rey a mis tout le monde d’accord. Un univers bien à elle inspiré par les grands classiques et l’esthétique du cinéma américain, une voix susurrée et pourtant profondément marquante, l’artiste faisait l’unanimité. À mesure des projets, elle a étayé, déconstruit et précisé son ADN et c’est aujourd’hui une femme qui semble se moquer de la course au succès qui partage sa musique avec le public. Porté par un public fidèle qui ne lui a jamais tourné le dos, Lana Del Rey fait partie de ces artistes qu’on voit très peu mais qui continuent de créer au gré de leurs envies. Annoncé alors même que “Norman Fucking Rockwell” arrivait dans les bacs, le sixième album de Lana Del Rey a pris du retard en raison de la pandémie de COVID-19 mais il est aujourd’hui disponible et c’est une nouvelle fois une artiste fidèle à elle-même qui se présente sur ce projet. Riche de 11 pistes, “Chemtrails over the Country Club” est musicalement tout ce qui fait l’essence de Lana del Rey. Chansons d’amour sur fond de d’histoires douloureusement poétiques, le tout ficelé sur des productions dépouillées qui prêtent à l’évasion, une chose est sûre, Lana Del Rey a créé au fil des projets avec sa musique, un style qui ne s’écoute pas en linéaire. Ainsi, il ne faut pas écouter l’artiste et son nouvel album en s’attendant à un tube accrocheur et fédérateur qui marquera le grand public mais plutôt comme une œuvre apaisante qui accompagnera des moments de vie simples et anodins. Miroir d’une artiste éloignée des médias et des marathons promotionnelles, ce nouvel album n’est pas une grande prise de risque pour Lana Del Rey qui continuera sans nul doute de fédérer ses adorateurs et les amateurs de poésies. Pourtant, dans la mesure où l’artiste se confère à rester elle-même sans courir après une notoriété sans limite, elle tend parfois à passer auprès du grand public pour une artiste qui peine à se renouveler ou encore une artiste qui perd au fil des années de son intérêt. Néanmoins, ne vous y méprenez pas, si Lana Del Rey n’a pas de hit fédérateur dans la tracklist de son nouvel album, celui-ci n’en reste pas moins un projet à la hauteur des ambitions de la chanteuse. Voyage initiatique dans le cœur et les pensées d’une romantique, “Chemtrails over the Country Club”, fourmille de jolis moments. Ainsi, de l’apaisant "Yosemite" qui trouve ici sa place après avoir été écarté du projet “Lust for Life” en 2017, en passant par “Breaking Up Slowly” une collaboration parfaite avec Nikki Lane, Lana Del Rey se fait plaisir et nous offre des moments de musique qui s’écoutent en fond d’une soirée entre amis ou sur une platine vinyle dans la solitude reposante du quotidien. Offrant aussi à ses auditeurs sur ce projet, une reprise de “For Free” de Joni Mitchell, Lana invite à ses côtés Zella Day et Weyes Blood, deux artistes qui ont souvent été comparées à elle par les médias et la blogosphère musicale mondiale. Toujours prête à partager, Lana Del Rey semble déjà arrivée au stade ou le succès n’est plus une question de chiffre mais seulement une approbation du public et c’est peut-être ça, le succès de la réussite et de la longévité.  


La note : 15/20 

Les titres à écouter en boucle : “Yosemite”, “Dance Till We Die”, “Breaking Up Slowly”

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