Les critiques sur le grill #8: Doja Cat, Halsey, CHVRCHES

Aujourd’hui, sur The Melting POP, on dépoussière une de nos vieilles rubriques afin de revenir sur 3 albums qu’on a écouté mais qu’on n'a pas eu le temps de traiter. Au programme, 3 artistes qu’on aime beaucoup sur le blog mais aussi 3 projets très différents les uns des autres. Notre avis en quelques lignes, c’est tout de suite, c’est maintenant, dans le huitième numéro des critiques sur le grill ! 

Doja Cat, Halsey, CHVRCHES

Doja Cat - “Planet Her”

Doja Cat, c’est celle qu’on n'attendait pas. Celle qui aurait pu subir de plein fouet les affres de la cancel-culture et pourtant, elle est aujourd’hui celle qui se positionne comme l’un des plus beaux succès de l’année. On se demande même si ce n’est pas elle, la véritable nouvelle star du rap US. Avec son troisième album “Planet Her”, paru en juin dernier, Doja Cat a réussi à déjouer tous les pièges de l’industrie. Premièrement, en évitant d’être celle qu’on attendait trop, elle a réussi à surprendre. Deuxièmement, après le bad-buzz de ses tweets racistes et homophobes, elle a fait juste ce qu’il fallait pour se pardonner et c’est de cette manière qu’elle a évité d’être la nouvelle victime des réseaux sociaux et de la cancel-culture. Sa force : un univers caméléon qui mêle avec un très bon dosage, R&B, POP et Hip-Hop. Féminine, libre et sexy, sans être trash - Coucou Cardi B -, elle est dans sa manière de gérer son image et son univers, un personnage hybride à la Nicki Minaj qui peut autant plaire à un public urbain qu’à une audience plus POP. Ainsi, au détour des 14 pistes qui composent son album, la star reprend les ingrédients qui ont fait son succès sur l’album “Hot Pink” tout en distillant ici et là, quelques touches plus singulières qui rappellent ses débuts avec l’ère “Amala”. Radiophonique sans être trop évident, sans vouloir chercher le tube à tout prix, “Planet Her”, est un album à écouter sans complexer et sans déplaisir et c’est peut-être pour cette raison qu’elle est aujourd’hui l’une des artistes les plus populaires de Spotify avec plus de 60 millions d’auditeurs à travers le monde. 
   
La note 14/20 : un album varié mais cohérent

Les titres à écouter en boucle : “Kiss Me More”, “You Right”, “Been Like This”, “Naked”



Halsey : “If I Can’t Have Love, I Want Power”

Après avoir conquis le monde avec son excellent “Badlands”, Halsey a poursuivi sa route sans véritablement réussir à concrétiser l’essence qui était sienne sur son premier album. Qu’à cela ne tienne, la jeune chanteuse a grandi en conservant néanmoins sa patte torturée. Au fil de ses projets, elle a tenté des choses plus POP (“Hopeless Fountain Kingdom”) mais aussi des choses plus sombres (“Manic”) sans véritablement réussir à doser l’ensemble ou à recréer la cohérence de ses débuts. Pour cette raison, sur son 4e album “If I Can’t Have Love, I Want Power” paru le 27 août dernier, c’est tout un concept autour de sa vie et de sa grossesse que la chanteuse a tenté de mettre en place. Explorant à travers ses textes, sa manière d’appréhender ce nouveau chapitre de sa vie, Halsey livre une nouvelle fois, un album personnel qui pourra toucher un public sensible à cette introspection. Malgré tout, la musicalité de l’album reste encore un peu brouillon, et une nouvelle fois, l’ensemble part dans tous les sens. Pop, rock, parfois proche du métal et souvent très alternatif, ce quatrième opus est dur à apprivoiser, et même si on comprend les intentions de la chanteuse qui reste quand même fidèle à elle-même, on est loin de retrouver celle qui avait su nous parler à ses débuts. 


La note 11/20 : un album trop musclé, trop disparate, trop personnel sans tube évident 

Les titres à écouter en boucle : “Honey”, “I’m Not a Woman, I’m a God” 




CHVRCHES - “Screen Violence”

Après s’être perdu et avoir en partie déconcerté les fans avec son précédent album “Love Is Dead” paru en 2018, le groupe CHVRCHES est de retour avec “Screen Violence” son quatrième album studio. Fidèles à leurs racines synthétiques, les Écossais livrent ici un opus qui ne surprendra personne mais à la différence de “Love is Dead” qui tournait souvent en rond, “Screen Violence” raconte une histoire et réussi grâce à sa courte durée (10 titres) à se diriger droit vers l’essentiel. On retrouve également, sur ce nouvel opus, la fraîcheur qui émanait de leurs deux premières créations. La recette ? Des mélodies simples, souvent répétitives mais qui habillées par la voix de Lauren Mayberry réussissent à mesure des écoutes à devenir des hymnes. Entre brit-pop rétro, synth-pop et new-wave, les 3 comparses semblent avoir pris du plaisir à créer ce nouvel album et grâce à sa ligne directrice très cinématographique et très ancrée dans une actualité aussi sombre que digitale, CHVRCHES propose des textes dans l’ère du temps qui s’éloignent des sempiternelles sujets qu’on a trop souvent entendus. Bourré de pépites addictives (“California”, “Good Girls”,...) et de quelques jolies prises de risques (la prod de “Nightmares” est tomber), “Screen Violence” frappe dans le mille et réussi le pari de nous réconcilier avec un groupe qu’on avait un peu laissé tomber.  

La note 15/20 : Renaître en revenant à l’essentiel

Les titres à écouter en boucle : “Nightmare”, “California”, “Lullabies”, “Good Girls”


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