#JusticeFor Porcelain Black : la rockeuse qui a manqué de chance
Parfois, le talent et la singularité ne suffisent pas à imposer un artiste sur la scène musicale. Dans tous les domaines artistiques et plus encore dans le monde de la POP, le facteur chance prévaut sur les aptitudes ou la détermination d’un artiste. Parfois, une rencontre peut tout changer et d’autres fois, alors que la chance semble vous sourire, le destin se joue de vous pour mieux se détourner à la dernière minute. Keri Hilson, Natalia Kills, nous avons déjà évoqué ces carrières brisées sur The Melting POP et aujourd’hui, c’est le parcours compliqué de Porcelain Black qu’on vous propose de découvrir !
Porcelain Black : de Myspace à RedOne
À la fin des années 2000 et au début des années 2010, le monde de la musique entre dans une nouvelle ère grâce aux forces de frappe successives de Myspace et YouTube. À l’aide de ces deux plateformes, les artistes du monde entier peuvent entrer en contact avec le public et c’est de manière qu’Alaina Marie Beaton se fait remarquer. D’abord signée chez Virgin Records avec le groupe Porcelain and the Tramps, elle évolue dans un style alliant la POP et le métal mais son équipe n’est pas convaincue de son potentiel. Pourtant grâce à sa voix puissante et éraillée et parce que son style vestimentaire et ses tatouages font d’elle un OVNI sur la scène musicale, la chanteuse se démarque et sur Myspace et Tumblr, elle se construit une communauté de fidèles qui accroche à l’esthétique emo et rock’n’roll de son univers. Offrant à son public des pistes tels que “Fuck Like A Star” ou encore “My Leftlovers”, l’artiste finit par rompre son contrat avec Virgin suite à de grosses divergences artistiques et 2009, c’est gratuitement et sur Myspace qu’elle décide de publier l’intégralité de ce qui devait être son premier album. Écouté plus de 10 millions de fois, le projet fait le buzz sur Internet et c’est de cette manière qu’elle devient la nouvelle muse de RedOne, le producteur numéro 1 de l’époque.
En 2009, alors que le phénomène Lady Gaga ravage tout sur son passage, la POP est au sommet et RedOne est le producteur phare de l’industrie musicale. Surtout connu pour avoir produit le premier disque de Kat de Luna, le producteur décroche les étoiles grâce à la “The Fame”, le premier album de Lady Gaga. À partir de là, son nom est absolument partout et alors qu’il produit des pointures tels que Jennifer Lopez, Nicki Minaj, Akon ou encore Nicole Scherzinger, RedOne tente de se positionner sur tous les terrains en produisant Mylène Farmer, l’ex-Nouvelle Star Mélissa Nkonda mais aussi le boys band Midnight Red et bien évidemment … Alaina qui devient pour l’occasion Porcelain Black. L’objectif de la collaboration entre les deux artistes, surfer sur les excentricités de Lady Gaga pour instaurer sur la scène musicale, un ADN plus punk, plus sauvage et plus rock’n’roll. Ayant déjà une fanbase derrière elle, Porcelain Black est présentée comme le nouveau phénomène lorsque sort son premier single “This is What Rock’n’Roll Looks Like” mais très vite, les galères s’enchaînent. La première, et même si le premier single trouve un bel écho dans certains classements américains, c’est que le label de Porcelain va fusionner en plein pendant le développement de sa carrière avec Capitol Records, une sous-division d’Universal Music. Qui plus est, alors que le second single “Naughty Naughty” est envoyé aux radios pour faire monter l’attente du public, le succès n’est pas au rendez-vous et alors qu’il est prêt, le premier album de la rockeuse est repoussé à de nombreuses reprises.
Porcelain Black : succès français et fin de contrat
Co-produit par Porcelain Black et RedOne, le premier album est censé se nommer “Black Rainbow” (où parfois "Mannequin Factory" selon certaines interviews) mais, et alors que la sortie de l’opus est annoncée dans plusieurs médias, le plan promo cafouille (single annulé, reports, divergence autour du nom et de l'esthétique de l'album). Néanmoins, trois ans plus tard et alors que la hype est retombée du côté des fans internationaux, Porcelain Black trouve écho en France avec le single “One Woman Army” qui décroche la 14e place du TOP 50. Grâce à ce succès, on aurait pu penser que la machine serait lancée. Hélas, malgré des rotations sur NRJ et un passage sur la scène de la Fête de la Musique, la promo s’arrête rapidement et dès lors, le torchon brûle en Porcelain Black et RedOne. Bloquée par son contrat et parce que la musique qu’elle a co-produite ne lui appartient pas totalement, Porcelain est contrainte en 2015, d’abandonner la sortie de son premier album. De retour sur la scène indépendante, elle va durant de longues années teaser de la musique sur ses réseaux sociaux mais il faudra malheureusement attendre 2020 pour voir apparaître sur sa chaîne YouTube plusieurs démos qu’elle a auto-produite. Très franche sur sa situation et déterminée à ne plus jamais signer de deal avec des majors / labels, Alaina a de nombreuses fois avoué sur Twitter qu’elle était toujours coincée par certains détails de son ancien contrat. Abimée par l’industrie, elle a longtemps voulu tout arrêter mais cette année, les choses pourraient enfin changer. En effet, il y a quelques semaines, elle a annoncé sur ses réseaux sociaux qu’elle sortirait pas moins de 3 projets en 2023. Le premier, une collaboration en duo avec Jimmy Harry nommée DID DADDY NOT LOVE YOU dont le premier single “Fling” ne devrait plus tarder … Habituée à manquer de chance, l'artiste n'en reste pas moins motivée à se battre et entre deux tweets humoristiques sur sa situation (elle avait par exemple interpellé Elon Musk il y a quelques mois pour lui demander de racheter le catalogue de RedOne), elle conserve un lien puissant avec toute une partie de son public qui n'a jamais cessé de la soutenir ...
Je l'adore, très bon article !
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