Les critiques sur le grill : Tove Lo, Zella Day, Betty Who,


La fin de l’année approche et les sorties musicales se multiplient. Objectifs : ravir les fans et séduire le public afin de s’imposer dans les charts. Cette semaine, ce sont trois artistes féminines qui sortent leurs nouveaux projets et comble du hasard, elles sont toutes trois issues de la scène pop indépendante. Venues de Suède, des États-Unis ou encore d’Australie, elles ont chacune leur propre style et les albums qu’elles présentent aujourd’hui sont marqués de leur empreinte et de leur singularité.

Betty Who - Tove Lo - Zella Day

Tove Lo - “Dirt Femme” : La critique 

Trois ans après “Sunshine Kitty”, Tove Lo revient conquérir ses fans avec “Dirt Femme” son cinquième album studio. Pour la première fois de sa carrière, l’artiste suédoise a tout contrôlé de A à Z et pour cause, elle a quitté Universal, son label historique pour se lancer en indé sous sa propre structurePrette Swede Records”. Libre et déterminée à s’impliquer dans chaque étape de la création de son projet, Tove a également voulu se mettre a nue. Son but : revendiquer et affirmer chaque pan de sa féminité. Selon ses dires, l’opus est ainsi un confessionnal au sein duquel les auditeurs pourront retrouver toutes les émotions qui ont traversé sa vie et ses pensées. En première lecture et comme c’est souvent le cas avec l’artiste, les textes parlent d’amour, de sexualité. Cependant, lorsqu’on va plus loin et lorsque on lit entre les lignes, on découvre toute la complicité de l’artiste. Ses angoisses, sa peur de ne pas retrouver l’inspiration, sa vision du mariage et de la maternité, Tove Lo se confie et musicalement, elle conserve sa folie, sa ferveur, sa douceur. Riche de 12 pistes, l’album est projet POP imbibé d'électro mais y retrouve aussi quelques inspirations plus rock comme en témoigne le surprenant “I’m To Blame”. Il nous faudra du temps pour tout apprivoiser, mais Tove Lo ne se fourvoie pas et on adhère toujours autant à son univers.

La note 14/20 : Une artiste fidèle à elle-même ses racines sur son premier album en indé

Les titres à écouter en boucle : “Suburbia”, “No One Dies From Love”, “I’m To Blame



Zella Day - “Sunday in Heaven” : la critique 

Sept ans, c’est une éternité dans l’industrie de la musique et pourtant, c’est le temps qu’il aura fallu à Zella Day pour donner suite à “Kicker” son excellent premier album. Depuis, l’artiste n’a pas chômé. En effet, elle a publié plusieurs EP’s, collaboré avec Lana Del Rey mais a aussi connu un succès tardif avec sa reprise de “Seven Nation Army”. Cependant, ces années ont aussi été pour elle, synonyme de doutes et pour avancer, c’est par ses propres moyens et en indé qu’elle a dû se positionner. Aujourd’hui plus épanouie et sortie grandie de ses années de galère, Zella revient plus forte que jamais et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a réussi à entretenir la singularité de son univers musical. Encore plus organique que ne l’était déjà “Kicker”, ce second album intitulé “Sunday In Heaven” nous guide vers une forme de liberté spirituelle. Chantant ses voyages, ses failles ou encore sa quête de paix intérieure, Zella semble venir d’un autre univers, d’une autre temporalité. Dans sa musique, on retrouve l’ADN et l’ambiance des vieux mythes américains. Cependant, sa voix déchirante, torturée semble quant à elle venir des cieux et la rencontre de ses deux mondes donne vie à un océan artistique quasi-indescriptible. Si vous ne le saviez pas encore, Zella Day est une déesse, et on se rut pour faire partie de ses disciples.

La note : 16,5/20 - un disque qui valait le coup d’être attendu

Les titres à écouter en boucle : “Mushroom Punch”, “Bunny”, “I Don’t Know How To End


Betty Who - “BIG!” : la critique 

Qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie ? Pourquoi suis-je ici ? C’est pour tenter de répondre à ses quelques questions que Betty Who s’est lancée dans la production de l’album “BIG!. Présente dans l’industrie depuis plus de 10 ans, l’artiste Australienne a souvent été considérée comme l’un des nouveaux espoirs de la POP. Cependant, elle a, un moment donné, perdu foi en elle ainsi qu’en son talent. Broyée par une industrie de la POP qu’elle a adoré et qui fait partie intégrante de son univers depuis le début de sa carrière, elle aurait pu tout arrêter. Elle y a d’ailleurs pensé. Cependant, alors que la pandémie battait son plein en 2020, l’isolation la pousse à se plonger vers de nouveaux horizons et c’est en découvrant le rock et les sonorités 80’s, qu’elle trouve en elle la force d’avancer. Résultat, son cinquième album “BIG!” est une réponse à ses doutes mais aussi, une plongée musicale vers un univers qui n’est au départ pas le sien. En filigrane, on retrouve son amour pour la POP et “BIG!” n’est pas non plus un changement de cap à 360° mais il vrai que pour la première fois de sa carrière Betty Who semble avoir conçu son projet avec une forme de révolte qu’on ne lui connaissait pas. Taillé pour la scène plus que pour le streaming “BIG!” est somme toute un projet solide et on souhaite à l’artiste d’avoir réussi à répondre à ses interrogations. 

La note 13/20 : un album musclé à découvrir en live 

Les titres à écouter en boucle : “BIG!”, “I CAN BE YOUR MAN”, “THE HARD WAY

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