REB en interview pour la sortie de “L’homme”, son premier EP


Le 10 février dernier, REB a publié “L’homme”, son tout premier EP. Riche de 5 pistes, le projet est celui d’une artiste qui décrit sa musique comme de la mélancolie électrique. Inspirée par son quotidien pour écrire ses chansons, REB puise dans la variété française et dans les sonorités 80’s pour donner vie à une POP douce et solaire. De fait, bien qu’elle utilise sa plume et ses compositions pour extérioriser ses pensées, REB transmet avec sa musique, une chaleur poétique et imagée qui permet de voyager en instant. Nouvelle venue au sein d’une nouvelle scène française qui regorge de talents (WAMEN, Julia-Jean Baptiste, …) la chanteuse parisienne a déjà décroché un petit succès avec le titre “Ici et Maintenant” et pour mieux comprendre son univers, The Melting POP lui a posé quelques questions à découvrir maintenant !

REB - Chanteuse - interview

Salut REB, tu viens de sortir ton premier EP « L’homme » comment te sens-tu ? 

Salut ! Je me sens très bien, fière d’avoir sorti ce premier EP. Cela me permet aussi de me poser et de réaliser le chemin parcouru : quand je me suis lancée il y a un peu plus d’un an, je suis partie de rien. Cet EP, c’est le fruit de beaucoup de travail et de rencontres. J’ai apprécié tout autant le chemin que la finalité.

On te connaît encore très peu. Comment te présenterais-tu à quelqu’un qui ne connaît pas ton univers ?

Je suis autrice, compositrice, interprète et pianiste. Mes chansons sont souvent mélancoliques, mais il y a toujours de la lumière, de la joie. Les morceaux de mon premier EP, en particulier, ont souvent des sonorités assez 80s qui donnent ce côté enjoué et léger, alors que les textes et les mélodies peuvent être assez mélancoliques.


Tu es auteure de tes propres textes. Quand as-tu compris que tu pouvais et que tu devais écrire ? 

Écrire mes textes m’a toujours paru être une évidence, je le fais depuis très jeune. Au début, j’écrivais en anglais, pour ne pas trop me dévoiler sans doute. Depuis que j’écris en français, le fait d’être autrice de mes textes et de les partager me fait ressentir des choses encore plus fortes, car je parle de choses que je ressens, ou que j’ai ressenties personnellement. C’est très fort pour moi. D’ailleurs, j’ai remarqué que toutes et tous les artistes que j’admire sont autrices et auteurs de leurs propres textes. C’est le cas par exemple de La Chica, une artiste complète qui est à la fois pianiste virtuose, compositrice, interprète et autrice. Les textes (en espagnol) de son dernier album La Loba sont extrêmement intimes, ils explorent ses propres émotions et c’est ce qui fait leur grande puissance. J’imagine que ce doit être très fort pour elle aussi de partager des mots qui reflètent des choses aussi personnelles.

La plupart des textes de cet EP sont autobiographiques. C’est important pour toi de t’inspirer du réel pour créer ta musique ? 

Oui ! En-tout-cas, je le fais naturellement, c’est ce qui me vient. J’écris la plupart du temps mes textes en écriture automatique, en m'accompagnant au piano. Je suppose que les mots qui me viennent logeaient quelque part dans mon inconscient et attendaient ce moment pour sortir ! Par exemple, “Saint-Pancras”, c’est une histoire que j’ai vécue il y a très longtemps, qui m’est revenue d’un coup. J’ai écrit le texte d’une traite, sans m’arrêter, comme s’il fallait raconter cette histoire, avec un angle précis, un souvenir précis. Ça m’est venu en tête comme une image très forte. C’est pour ça que la chanson contient des détails assez factuels, c’est comme une peinture, ou un arrêt sur image d’un film. “L’homme”, à l’inverse, je l’ai écrite au moment où j’ai ressenti cette émotion très forte. La première phrase est arrivée comme pour m’aider à sortir cette colère, c’était vraiment une catharsis. C’est aussi pour cela que j’écris : au-delà de mon processus personnel, j’espère qu’en partageant des choses vécues, cela pourra aider, inspirer ou consoler d’autres personnes ayant vécu des situations similaires.



Ce projet a évolué depuis tes débuts. Au départ, tu te présentais en tant que RIVKA, comment s’est passée la transition vers REB ?

Au tout début, fin 2021, quand j’ai commencé à faire des concerts, j’ai utilisé le nom de scène Rivka, qui est mon prénom en hébreu, donc un peu mon alter ego. Mais je ne me sentais pas totalement alignée avec ce nom de scène. J’ai réfléchi avant de sortir mon premier single, à la manière dont je voulais me présenter. Et je me suis rendu compte que je voulais me présenter en tant que moi, utiliser le surnom que mes proches utilisent pour m’appeler : Reb.

Tu as travaillé sur cet EP avec des artistes qui ont collaboré auparavant avec Marie-Flore, Clara Luciani, deux nouveaux talents importants de la scène musicale française. Qu’est-ce qui t’a guidé vers ces collaborations ?

Comme je te disais précédemment, je ne connaissais personne quand j’ai commencé mon chemin dans la musique. On m’avait parlé de Félix Remy, qui est l'ingénieur du son du studio Pigalle et qui a enregistré avec des artistes énormes. Je l’ai contacté un peu au culot sur Facebook, il m’a proposé de venir lui faire écouter mes maquettes et il a bien accroché : on a décidé de travailler ensemble. Pour "L’homme", j’ai enregistré la version de l’EP avec le groupe OMOH, dont on m’avait parlé aussi. Dans les deux cas, j’ai eu la chance de travailler avec ces personnes que j’estime énormément, autant personnellement que professionnellement. J’ai toujours suivi mon instinct pour les collaborations et je continuerai à le faire, je pense !



Lorsqu'on s'attarde sur tes réseaux sociaux, il y a beaucoup de féminité mais on ressent aussi, parfois, une forme d'androgénie dans tes poses, ton regard. Ton EP s'appelle 'L'homme' y a t-il une volonté de jouer avec cette dualité ? 

Je pense que oui, dans le fond. J’ai toujours ressenti cette dualité en moi, depuis petite. Je pense que j’ai intégré très jeune le fait que les hommes avaient plus de pouvoir et prenaient plus de place que les femmes, donc quand j’étais ado je disais que j’étais un garçon. Je me suis coupé les cheveux très courts et j’étais très contente qu’on doute sur mon genre. Ça m’est passé ensuite, mais ça existe toujours en moi.

Musicalement, quelles sont tes inspirations ?

Sur la voix, je suis très inspirée par les voix aériennes et cristallines, comme celles de Kate Bush, Mylène Farmer ou plus récemment Juliette Armanet. En termes de production musicale, je suis très inspirée par les sons 80s en ce moment, mais j’écoute des genres très différents (salsa, hip hop, soul…) et je pense qu’inconsciemment je retiens des petits bouts de chaque artiste qui m’inspirent au moment de l’enregistrement.

Aujourd’hui et après avoir publié ce premier projet, qu’est-ce qui peut selon toi t’aider à faire la différence sur une scène musicale française déjà très riche ? 

C’est vrai, la scène musicale française est très riche et c’est d’ailleurs un bonheur de découvrir de nouvelles et nouveaux artistes. Je vois ça plutôt comme une opportunité, le fait que la chanson française soit remise à l’honneur. Un aspect qui peut me différencier, je pense, est mon sens de la mélodie : on me dit souvent que mes chansons restent en tête, qu’elles sont accrocheuses. Ça m’arrive régulièrement de recevoir un message de type “je me suis réveillée avec une de tes chansons en tête !” Et ça me ravit à chaque fois.

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