#Critique - “LUX” de Rosalìa : la spiritualité en 13 langues de l’espagnol au français
Ce 7 novembre, Rosalìa sortira “LUX” un album qui s’annonce déjà comme l’un des projets les plus déroutants de la planète POP. Porté par le single “Berghain”, un hymne baroque surprenant que l’artiste espagnole partage avec Björk et Yves Tumor, le disque est une véritable prise de risque pour celle qui a explosé en 2022 avec l’album “MOTOMAMI”. Après le flamenco et la pop expérimentale, la chanteuse de 33 ans brouille à nouveau les pistes grâce à un univers aussi conceptuel que spirituel.
“LUX” : un album complexe et ambitieux
Avec les titres “DESPECHÁ” ou encore “LA FAMA” issus de son 3ᵉ album “MOTOMAMI”, Rosalìa est devenue, derrière Bad Bunny, Shakira ou encore KAROL G, l’une des artistes hispaniques les plus célèbres de la planète. Toutefois, pour atteindre ce succès, la chanteuse a dû faire des sacrifices et ce sont ces derniers qui ont inspiré son nouvel album “LUX” à paraître ce vendredi 7 novembre. Déchirée entre la joie de vivre son rêve et la culpabilité qui a pu naître en elle en s’éloignant de sa famille et des moments simples du quotidien, l’artiste a tenté de se réfugier dans l’histoire et la foi pour ne pas perdre pied. En ce sens, l’album “LUX” qui se compose de 15 pistes est décrit par Rosalìa comme une forme de dévotion artistique. Dédié à Dieu ainsi qu’à son public, le projet ne pouvait pas être fait dans la demi-mesure et, en ce sens, il est d’une richesse musicale sans égale. Marqué par les cordes, les cuivres et les percussions, “LUX” dégage une atmosphère solennelle presque religieuse. Délesté de toutes les règles de la POP, l’album est grandiose mais peut-être aussi un peu complexe. En effet, si l’écoute du projet est une véritable expérience sonore et spirituelle, il manque peut-être aussi de quelques ressorts moins ambitieux qui pourraient lui donner plus de replay-value.
Rosalìa : 13 langues, dont du français sur l’album “LUX”
Peu importe sa complicité, avec “LUX”, Rosalìa a souhaité créer une œuvre conceptuelle et l’art sous sa forme la plus radicale est au cœur de son ambition. Preuve en est, outre l’aspect sonore, l’album est un kaléidoscope d’histoires et de langues qui s’entremêlent pour faire disparaître les frontières. Ayant voulu refaire de la musique un art universel, Rosalìa chante sur son projet dans plus d’une douzaine de langues. Certes, sa langue natale reste le ciment de l’album mais ici et là, on peut entendre de l’italien, de l’anglais, de l’ukrainien, de l’allemand et même quelques mots de français. Présente sur les titres “Sauvignon Blanc” et “Jeanne”, la langue de Molière devient envoûtante dans la bouche de la chanteuse latine qui rend hommage à Jeanne d'Arc, figure de proue de l’histoire française, ou encore à sainte Thérèse de Lisieux, l’une des femmes les plus influentes de la religion catholique. Conteuse hors pair, Rosalìa confirme avec cet album tous les espoirs qui avaient été placés en elle et, sans céder aux sirènes mainstreams, elle se positionne une fois encore comme l’une des plus grandes artistes de sa génération.




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