Deja Vu, Say Now, FLO, KATSEYE : Y a-t-il une place pour les girls bands dans l’industrie ?


Après la séparation des membres du groupe SOR4, le groupe révélé par la dernière saison de Popstars, on se demandait quelle était la place des girls band sur la scène française. Pour cause, hormis les L5, qui ont connu un vrai moment de gloire, aucune formation n’a réellement tenu sur la durée. À l’international, le constat est moins flagrant et on peut citer sans souci plusieurs groupes qui ont concrètement marqué la POP. Les Spice Girls, Destiny’s Child, Sugababes, Pussycat Dolls, The Saturdays, Little Mix, Fifth Harmony, la recette peut et a déjà fonctionné plusieurs fois. Cependant, lorsqu’on s’attarde sur le nombre de tentatives, force est de constater que l’exercice est périlleux. Lorsqu’il s’agit de conquérir le public et les charts, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d'élus.

DEJA VU, SAY NOW, KATSEYE - GIRLSBAND 2025

La loi de l’offre sans la demande

Comme mentionné dans l’introduction, l’histoire de la POP ne manque pas de groupes féminins à succès. Peu importe notre génération, on a tous au moins un groupe qui a réussi à s’imposer et à nous marquer avec une poignée de tubes. Généralement, la trajectoire de ces groupes s’accompagne aussi d’un bon lot de drama (séparation, tension, reformation, membres qui vont et qui viennent), mais ces hauts et ces bas semblent faire partie du jeu. Néanmoins, il est aussi facile de remarquer que les formations qui arrivent à se frayer un chemin dans le cœur du public et des médias sont rares. Sur ce terrain de l’industrie musicale, l’offre est d’ailleurs en perpétuelle croissance sans que la demande ne soit forcément derrière. Dans un flot constant qui a presque quasiment toujours existé, on voit débarquer une multitude de nouveaux girls bands, mais les échecs et les tentatives fortuites sont communes. Pour ne citer que quelques exemples, qui se souvient encore aujourd’hui de Neon Jungle, M.O, Stooshe, Girlicious, Paradiso Girls ou encore plus récemment de Melladaze, la formation qui devait succéder à Little Mix ?

De Venus à Deja Vu 

Ces groupes que l’on vient de mentionner ont connu des parcours brefs. Généralement, les membres ont fini par se séparer faute de succès ou pour cause de désaccord artistique. Pourtant, ces échecs n’ont pas refroidi l’industrie et actuellement, ce sont des groupes tels que Blusher, The Last Dinner Party, HEXX ou encore Deja Vu qui tentent de se faire une place. Passées par l’expérience The Voice UK, les membres du groupe Deja Vu (Tyrece Lewis, Elle Botterill et Carolina Diaz) viennent d’ailleurs de publier “HOT”, leur premier single officiel. Frais, pop et porté par une imagerie fun et sexy, le titre a, dans sa structure, toutes les cartes pour fonctionner et leur permettre de s’imposer. Toutefois, le trio n’en est pas réellement à ses débuts. De fait, lorsqu’elles ont tenté The Voice, elles étaient 4, mais Sophie a quitté le groupe dans les mois qui ont suivi leur participation au programme. Avant cela, elles étaient même 5 et c’est sous le pseudonyme VENUS qu’elles s’étaient lancées avant que Charle ne soit la première à quitter le navire…

Quand la DA et la stratégie ne suffisent pas

Si les membres de Deja Vu ont décidé de se rebrander pour s’offrir un nouveau départ, les trois filles du groupe SAY NOW avaient de leur côté directement choisi de se lancer sans avoir de nom. Ainsi, lorsqu'elles ont publié leurs premiers morceaux en 2023, Ysabelle Angeli, Amelia Onuorah et Madeleine Haynes débarque avec comme pseudonyme “needanamebro”, un concept flou, mais stratégique qui leur permet de se développer petit à petit sans devoir répondre trop rapidement à des codes ou des conventions. Sur les réseaux sociaux, l’idée va beaucoup faire parler et le single “Not A Left To Say” fera son petit effet sur TikTok. Depuis, alors qu’elles ont enfin choisi un nom et qu’elles tentent de se créer un univers entre pop et Y2K, le buzz semble retomber. Malgré une bonne énergie et une direction artistique claire, les filles peinent à signer leur premier tube. Soutenues par Warner et Atlantic Records, elles continuent d’y croire, mais pour combien de temps ? Manque-t-il à ces groupes le soutien des radios, des médias ? On pourrait penser que oui, car c'est généralement ce qui permet de faire la différence. Pourtant, de son côté, le trio R&B FLO coche toutes les cases. Le groupe a la carte dans les médias tout comme dans le cœur des fans de R&B mais les résultats sont faibles alors qu’elles sont partout. Lorsque le talent, la stratégie et la promotion intensive ne suffisent pas à faire émerger un girl group, leur avenir dans l’industrie reste incertain.

L’exception K-POP 

Face à la difficulté de s’imposer en tant que groupe féminin, on pourrait se dire qu’il n’y a tout simplement pas de place dans l’industrie actuelle pour une formation de ce type. Pourtant, les contre-exemples sont nombreux si l’on bifurque vers un autre genre : la K-POP. Dans ce registre, BlackPink écrase tout sur son passage avec des millions de fans à travers le monde, mais les groupes TWICE, (G)I-DLE ou encore LE SSERAFIM ne sont pas du tout en reste lorsqu'il s’agit de se créer une solide communauté. Conscient de l’influence K-POP, le label Geffen Records s’est d’ailleurs récemment associé à la société coréenne HYBE spécialisée dans la K-POP pour lancer le groupe KATSEYE. Riche de six membres qui ont été choisis au terme d’une vaste session d'entraînement et de compétition (Dream Academy), le groupe a rapidement réussi à rassembler autour de lui un petit socle de fidèles et les débuts du groupe ont été plutôt prometteurs en Corée et aux États-Unis. Cependant, le raz de marée KATSEYE n’a pas encore eu lieu et face à l'investissement mis en place (compétition internationale, diffusion sur Netflix), le résultat reste assez décevant... Que manque-t-il à ces groupes féminins pour succéder à ceux qui ont marqué des générations ? 

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